Au terme d'une
journée de discussions, les représentants des pays membres de la
Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), réunis depuis
dimanche à Johannesburg (Afrique du Sud), sont parvenus à un communiqué
visant à résoudre la crise politique au Zimbabwe et les conflits en
République démocratique du Congo (RDC).
Le chef du bloc régional, Tomaz Salomao, a déclaré que le sommet a débouché sur une décision qui prévoit que "le gouvernement non exclusif soit formé dans l'immédiat au Zimbabwe" et que "le ministère de l'Intérieur soit co-administré entre le ZANU-PF (Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique, au pouvoir) et le MDC-T (Mouvement pour le changement démocratique de Morgan Tsvangirai, opposition)".
En septembre dernier, le président zimbabwéen, Robert Mugabe, et le chef de l'opposition, Morgan Tsvangirai, ont signé un accord de partage du pouvoir, qui achoppe toutefois sur la question liée à l'attribution de certains portefeuilles majeurs du cabinet, dont celui de l'Intérieur.
Le président sud-africain, Kgalema Motlanthe, dont le pays assume la présidence tournante de la SADC, a déploré l'enlisement des discussions sur la formation du cabinet deux mois après la conclusion de l'accord, appelant la direction du Zimbabwe à faire preuve de maturité politique et à placer en priorité l'intérêt du pays.
En ce qui concerne le dossier de la RDC, les représentants de la SADC ont convenu de fournir des assistances et d'envoyer une mission du maintien de la paix si besoin est.
"La situation de sécurité en RDC a affecté la paix et la stabilité de la SADC et des régions des Grands Lacs... la situation de sécurité et humanitaire se détériore dans l'est de la RDC", indique le communiqué.
"La SADC doit offrir une assistance immédiate aux forces armées de la RDC", a souligné M. Salomao.
La SADC ne doit pas rester les bras croisés à assister aux actes de violence incessants et destructifs perpétrés par des groupes armés contre la population innocente de la RDC, a-t-il fait remarquer, ajoutant que la SADC dépêchera, le cas échéant, des forces du maintien de la paix dans la province de Kivu, comme le prévoit le Cadre de Nairobi.
Aux dires de M. Salomao, les forces armées de la RDC ont besoin de renfort afin de mieux protéger l'intégrité territoriale et la souveraineté, et la SADC enverra dans l'immédiat sa Commission de supervision militaire dans les régions frontalières de la RDC avec le Burundi, le Rwanda et l'Ouganda.
Le bloc compte aussi demander à l'ONU d'étendre le mandat de sa mission du maintien de la paix, MONUC, qui n'est pas habilitée à s'engager dans l'est de la RDC.
M. Salomao a en outre rejeté les allégations selon lesquelles l'Angola a déjà envoyé des troupes en RDC, révélant toutefois que cela pourrait intervenir au plus vite si nécessaire.
Le sommet a décidé de désigner un représentant de la SADC dans le mécanisme de médiation établi par la région des Grands Lacs pour la RDC, a-t-il poursuivi.
Selon les estimations de l'ONU et de certains groupes humanitaires, les derniers conflits depuis septembre dans l'est de la RDC ont fait au moins 100 morts et 250.000 déplacés.