Evacué nuitamment et manu militari de la Prison Centrale de Makala où il a déjà purgé plus de 7 ans sur les 10 ans lui infligés par la justice militaire, et interné depuis 15 jours au Centre Hospitalier Ngaliema à la suite d’un accident cardio-vasculaire manqué, l’Archibishop Kutino Fernando continue de lutter courageusement contre la mort. Nous apprenons, aux dernières nouvelles, que son entourage est fort inquiet des séquelles de l’alerte cardiaque qui avait failli l’emporter dans la nuit du mercredi 28 au jeudi 29 août 2013.

Bien que le personnel soignant ait réussi à stabiliser son état de santé, le problème de son transfert à l’étranger, pour des examens spécifiques qui ne peuvent être réalisés à Kinshasa ou dans un autre coin du pays, demeure entier. Aussi ses avocats ont-ils introduit, depuis une quinzaine de jours, une requête dans ce sens au cabinet du Vice-Premier ministre ministre de la Défense, dont dépendent les juridictions militaires. Mais jusque-là, indique-t-on, c’est le silence radio.

Pourtant le rapport médical établi par le Centre Hospitalier Ngaliema, de même que celui dressé par son médecin traitant, Dr Longo Mbenza, attestent que Kutino Fernando devraient absolument subir des examens spécialisés en vue de sa prise en charge médicale correcte et efficace. Selon des indiscrétions parvenues au Phare, ce ministre de Dieu devrait placé dans une formation hospitalière située loin du stress psychologique local ayant déclenché l’attaque cardiaque dont il avait été l’objet. Il lui faut surtout passer des examens de landoscopie oesogastrique couplée à la namométrie ainsi qu’un test de coronographie.

Selon des sources hospitalières, aucune formation médicale congolaise n’est outillée pour donner des réponses précises à ce type d’examens. Aussi de bonnes volontés se sont-elles mobilisées, à Kinshasa comme à Paris, pour financer le voyage et les soins médicaux de Kinshasa à l’Hôpital George Pompidou, en France. A en croire les dispositions prises à cet effet, la couverture financière du transport aérien, des examens médicaux, du traitement et du séjour de Kutino va être à la charge de son Assureur, en sa qualité de résident congolais en France.

Un jet médicalisé est du reste prêt à décoller du territoire français pour Kinshasa, dans les quarante-huit heures suivant la délivrance de l’autorisation de sortie. L’unique faveur que sollicite la famille et les amis de Kutino, c’est l’exonération des taxes aéroportuaires. On précise qu’aucun sou ne va être exigé au gouvernement congolais, qui aurait dû en principe prendre Kutino en charge, en sa qualité de prisonnier. Les autorités congolaises, assure l’entourage du malade, n’ont pas à redouter une quelconque dépense pour ce cas.

Mais compte tenu du blocage qui s’observe à Kinshasa, l’avocat français de Kutino, Maître Franck Berton, qui est aussi le défenseur des intérêts du Parti Socialiste, ficelle déjà une plainte contre la RDC pour non assistance à personne en danger, à déposer au niveau des instances judiciaires internationales et d’ONG de défense des droits humains.

Des fidèles de la Mission Mondiale Message de Vie se demandent si le gouvernement n’attend pas la mort de Kutino pour organiser des funérailles grandioses en sa mémoire à l’Esplanade du Stade des Martyrs et le décorer à titre posthume.