Toutes ces formations et plateforme politiques dénoncent la décision unilatérale du «Présidium» de ce forum portant sur les matières à débattre et les animateurs de son Secrétariat. Elles estiment que le principe de la mise en place d’une Commission paritaire préparatoire Majorité – Opposition – Société Civile en vue de la fixation des termes de référence a été bafoué. La démarche de Kengo et Minaku est ainsi jugée porteuse des germes d’un Dialogue national à sens unique, destiné à avaliser un «prêt à porter» politique concocté par la famille politique du Chef de l’Etat. Compte tenu du manque de transparence dans les préparatifs des «Concertations nationales» ou du «Dialogue national», l’UNC, le MLC et leurs alliés soulignent ne pas être liés par les conclusions d’un forum organisé sans consensus préalable.
Déclaration de l’Opposition relative au Dialogue Politique
A la suite de la déclaration de l’Honorable Léon Kengo wa Dondo, Président du Sénat, faite à la presse ce lundi 05 août 2013, l’Opposition politique informe l’opinion sur les points suivants :
1. La nomination d’un secrétariat technique et l’adoption d’un budget des concertations nationales par le présidium mis en place par l’ordonnance du 26 juin 2013 révèle la volonté manifeste du pouvoir de persévérer dans la logique des concertations convoquées et organisées de manière unilatérale et autoritaire.
2. A ce stade, aucune des préoccupations et propositions faites par l’opposition et contenues dans ses déclarations du 01 juillet 2013 en vue de créer un climat de confiance entre les différentes forces politiques et sociales n’a été prise en compte. En particulier, la mise en place préalable du comité préparatoire paritaire qui a pour vertu de rendre l’organisation et la tenue de ces assises réellement inclusives et transparentes, réel gage de la réconciliation et de la cohésion.
3. De ce qui précède, l’Opposition décide ne pas être concernée par la démarche cavalière actuelle initiée par le pouvoir en place.
4. Elle prend la Communauté nationale et internationale à témoin sur le fait que le régime actuel ne manifeste aucune volonté réelle malgré ses déclarations publiques et les dispositions républicaines de l’opposition, de rechercher la réconciliation, la cohésion et l’unité, à travers un dialogue politique transparent et inclusif.
5. En vue de sauvegarder l’unité, la souveraineté nationale et les intérêts fondamentaux de la nation congolaise, l’Opposition politique se dit prête à prendre ses responsabilités devant l’histoire et le peuple congolais.
Fait à Kinshasa, le 07/08/2013
Les signataires
Pour le MLC, Thomas Luhaka L.
Secrétaire Général
Pour le Groupe Parlementaire UDPS & Alliés, Samy Badibanga
Pour l’Union pour la Nation (UN),
Honorable Clément Kanku
Déclaration politique de l’UNC
La Direction Politique Nationale de l’Union pour la Nation Congolaise, UNC en sigle, s’est réunie à son siège, ce mercredi 07 août 2013, pour examiner la situation politique de l’heure en rapport avec les préparatifs de la tenue du Dialogue National en RDC et la récente déclaration du Président du Sénat dont le parti est signataire de la déclaration du 1er juillet au CEPAS et du rapport final du Conclave de l’Opposition politique.
Compte tenu de l’urgence et pour lever toute équivoque, la Direction Politique Nationale de l’UNC rend publique la déclaration suivante :
1. L’UNC réaffirme son indéfectible attachement à la déclaration politique du 1er juillet 2013 signée au CEPAS par plusieurs partis et personnalités politiques de l’opposition à la suite de l’ordonnance controversée du 26 juin 2013 portant création, organisation et fonctionnement des concertations nationales;
2. L’UNC réaffirme son attachement aux résolutions du Conclave de l’opposition politique congolaise tenu à Kinhasa/Limete, du 06 au 11 juillet 2013, spécialement celles se rapportant aux préalables à la tenue du Dialogue tel que prévu par l’Accord Cadre d’Addis-Abeba ainsi que la résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations Unies:
3. L’UNC reste préoccupée par la guerre à l’Est du pays et ses conséquences néfastes sur le plan humanitaire (assassinats ciblés, enlèvements, tortures, viols, déplacements des populations, incendies criminels, des casses et maisons,…), socio-économique (pillage des ressources naturelles, destruction des écoles et hôpitaux,…) et environnemental;
4. L’UNC est également préoccupée par la rupture de confiance entre le peuple et les tenants actuels du pouvoir suite à la crise de légitimité née des élections irrégulières et chaotiques du 28 novembre 2011, par la mauvaise gouvernance, la corruption généralisée, l’impunité institutionnalisée et les différentes menaces de déstabilisation du territoire national causées par l’obsession de la mouvance au pouvoir de procéder à la révision de la Constitution, spécialement en ses articles 70 et 220 verrouillés;
5. De ce qui précède, l’UNC rejette toute démarche qui ne tiendrait pas compte des préalables susvisés et décline toute participation à des concertations préfabriquées en faveur d’un schéma maléfique déjà arrêté au détriment du bien-être du peuple congolais et au profit des intérêts partisans;
6. L’UNC demeure disposée à souscrire à toute initiative de ses pairs de l’opposition visant à réaffirmer de façon collective notre attachement aux résolutions du Conclave.
Fait à Kinshasa, le 07 août 2013
Pour la Direction politique nationale de l’UNC
Honorable Alain Mbaya Kakasu
Président du Conseil national
Honorable Jean-Bertrand Ewanga
Isewanga Iwoka