Vingt-quatre heures après sa publication par la Commission électorale indépendante (CEI), le calendrier du processus électoral en République Démocratique du Congo suscite déjà des réactions au sein la classe politique.
Jean-Claude Vuemba, député national de l'opposition et président du Mouvement du peuple congolais pour la République (MPCR), dénie à la CEI la prérogative de publier ce calendrier puisque la loi sur la Commission électorale nationale Indépendante (Ceni), est déjà promulguée.
L'Ong la Voix de sans voix a aussi dénoncé la violation de la Constitution à travers la publication de ce chronogramme électoral. Face à ces accusations, l'abbé Apollinaire Malu-Malu, qui est intervenu sur radio okapi, a soutenu que son institution d'appui à la démocratie n'a pas violé la Constitution. Pour plus de lumière, il renvoie tous ceux qui jugent illégale la publication dudit calendrier à la Cour suprême de justice.
"C'est un calendrier qui n'engage que les quatre ou sept membres de la CEI", a affirmé Jean-Claude Vuemba qui pense que la CEI devrait assurer les affaires courantes parce que le Président Kabila a déjà promulgué la loi sur la Ceni. Cela revient à dire, selon le député Vuemba, que la CEI devait se limiter à terminer l'enrôlement au Bas-Congo et attendre la Ceni, quitte à proposer à cette dernière un canevas de travail lors de la remise et reprise.
Poursuivant sa réflexion, l’élu de Kasangulu estime que la CEI a renvoyé aux calendes grecques les élections locales, "en sachant très bien que tous les administratifs et supplétifs territoriaux ont été désignés par les partis politiques de la majorité." "Faut-il avoir les mêmes personnes à la tête des circonscriptions électorales dans lesquelles nous allons repartir pour faire les élections ?", s'interroge-t-il. Le député Vuemba pense qu'il revient à la Ceni de lancer ce processus par les élections locales.
La VSV dénonce une violation de la Constitution
L'ONG de défense des droits de l'homme " La Voix des sans voix " (VSV) a aussi estimé mardi que la publication du calendrier électoral par la CEI est une violation de la Constitution. Dans un communiqué publié à Kinshasa, la VSV s'appuie sur un article de la Constitution stipulant " l'organisation du scrutin présidentiel sur convocation de la Ceni, quatre vingt dix jours avant l'expiration du mandat du Président en exercice".
Dans le même document, cette organisation demande aussi a la CEI de revoir rapidement ce calendrier ou de laisser simplement sa place à la Ceni pour l'élaboration d'un nouveau calendrier. D'après la VSV, il n'est pas normal que le calendrier électoral s'étale sur une longue période allant de 2010 à 2013.
Malu Malu renvoie tout le monde à la Cour suprême de justice
Réagissant aux accusations relayées par le député Jean-Claude Vuemba et par la VSV, l'Abbé Malu-Malu a simplement demandé à tous les contestataires de saisir la Cour suprême de justice. "Tout citoyen est libre de saisir la Cour suprême s'il constate que la loi est violée et la CEI se pliera à la décision de cette Cour si elle en décide autrement", a déclaré le président de la CEI.
Il a même soutenu que tous les paramètres d'ordre légal, logistique et financier ont été pris en compte avant la publication de ce calendrier. "En sus, des consultations ont eu lieu avec les institutions de la République et les Nations unies avant la publication de ce calendrier ", a indiqué Apollinaire Malu Malu.