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Primature : Mabi Mulumba, candidat du Centre

Le Potentiel - 30 septembre 2008


Mabi Mulumba
La course à la primature se porte à merveille. Chaque camp se fait fort des arguments en faveur de son candidat. En attendant que le président de la République jette son dévolu sur l’un des nombreux candidats « primaturables » qui se bousculent au portillon, combinaisons, échafaudages se multiplient. Du lot, émerge un nom : celui du Professeur Mabi Mulumba. Non seulement il présente le meilleur profil dans cette compétition, mais encore il passe pour le candidat du Centre du pays. Géopolitique oblige.

Les candidatures au poste de Premier ministre foisonnent. Tout ce que le Congo politique compte comme crème s’est lancé dans la compétition avec force arguments et propagande. La bataille se révèle ainsi serrée pour occuper ce poste laissé vacant suite à la démission du PALU Antoine Gizenga, il y a de cela seulement quelque 72 heures.

La course à la primature est donc âpre. Surtout au sein de l’Alliance de la majorité présidentielle (AMP) et de ses alliés. Chaque regroupement politique y va de ses arguments pour soutenir tel ou tel autre candidat en remplacement d’Antoine Gizenga qui a jeté l’éponge pour des rasions de convenance personnelle, mais surtout à cause de son âge assez avancé.

Dans le lot de personnalités les plus citées émerge Evariste Mabi Mulumba. Sénateur de son état, il n’est plus à présenter. Professeur d’université, il a, à son actif, une brillante carrière scientifique qu’il combine parfaitement avec ses fonctions au sein des institutions de l’Etat. Successivement ministre, Premier ministre à l’époque de Mobutu et président de la Cour des comptes, poste qu’il garde depuis des décennies jusqu’à ce jour, son profil tend à faire l’unanimité au regard de sa compétence affirmée, son expérience politique et sa maîtrise des dossiers tant politique qu’économique au plan national et international. En plus, il est membre de l’AMP, plate-forme de la majorité parlementaire à l’Assemblée nationale. A ce titre, il dirige la commission économique et financière du Sénat.

Géopolitique et alternance

Entre-temps, il semble qu’une bataille juridique et politique s’est engagée dans l’opinion et dans le microcosme politique congolais. Des combinaisons, des échafaudages voire des combines sont observés dans tous les milieux politiques intéressés par le poste de Premier ministre.

C’est dans ce sens qu’une opinion estime qu’au-delà du profil et des compétences reconnues à beaucoup de candidats en lice, il serait de bon aloi de ne pas minimiser l’aspect géopolitique dans le fonctionnement des institutions de la République. La géopolitique, soutiennent les défenseurs de cette approche, a donné ses fruits aussi bien pendant la IIème République que tout dernièrement pour éviter la démarcation entre l’Est et l’Ouest. Ils affirment, et le Premier ministre sortant le reconnaît dans sa lettre de démission, que celle-ci a présidé à la désignation même du secrétaire général du PALU. La scission de la RDC en deux blocs Est et Ouest a été évitée de justesse au lendemain des élections de 2006 pour maintenir l’équilibre social.

D’aucuns n’avaient accepté que la primature revienne encore à l’Est alors que le chef de l’Etat ainsi que le président de l’Assemblée nationale étaient tous deux ressortissants de l’Est du Congo. Cet argument avait fini par susciter l’adhésion du plus grand nombre au point d’avoir le dessus sur les autres considérations. Géopolitique et la loi d’alternance obligent pour renforcer justement cette cohésion sociale tant nécessaire à la consolidation de l’unité nationale.

Faut-il rejeter une recette qui a fait ses preuves ? Dans tous les cas, les mêmes mobiles restent de mise : il faut éviter au pays un éclatement en aires culturelles, lequel éclatement pourrait se répercuter sur la marche du pays en influant négativement sur le fonctionnement des institutions de la République. La désignation des candidats au poste de membres des bureaux de deux chambres du Parlement n’a pas échappé à cette réalité.

Cette préoccupation, que partagent maintes forces politiques et sociales de la RDC, ne devrait pas être balayée d’un revers de la main. La battre en brèche cette fois, disent-elles, reviendrait à renier l’engagement de tous à préserver l’unité du Congo et la cohabitation harmonieuse telles que le recommandent l’hymne national et la Constitution de la République.

Les défenseurs de la prise en compte de l’existence du centre du Congo en tant que réalité culturelle, économique et politique sont d’avis qu’un candidat issu du Grand Kasaï aiderait à corriger les erreurs du passé et à apaiser toutes les composantes du Grand Congo. Le centre du pays a souvent été mal servi. Le Professeur Mabi Mulumba qui bénéficie déjà de l’appui des siens au plan géopolitique et au sein de l’AMP passe pour le candidat favori en vue de diriger le futur gouvernement qui a de grands défis à relever tant sur le plan interne qu’externe. Sa carrure politique, sa probité morale et intellectuelle, son expérience de la gestion de la chose publique sont autant d’atouts qui plaident en sa faveur.



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