Le Commandant de la neuvième région militaire de la République démocratique du Congo(RDC), le général Jean-Claude Kifwa, vient d'instruire le commandant des Forces armées de la RDC(FARDC) du Haut Uélé de procéder au désarmement des réfugiés Mbororo installés dans l'extrême Nord-Est du pays.
L'objectif de cette opération est de renfoncer la paix et la sécurité dans cette partie de la province Orientale devenue une sorte de no man's land depuis qu'elle est occupée par des réfugiés venus de différents pays avoisinant la RDC, sans oublier les rebelles ougandais de l'Armée de la résistance du seigneur (LRA) qui continuent à mener des embuscades meurtrières dans certains villages de cette province.
Au cours de la cérémonie de clôture de la formation des éléments du bataillon d'infanterie légère des FARDC formés par l'armée américaine, en septembre 2010, le commandant Jean-Claude Kifwa a réaffirmé sa volonté de restaurer la paix sur toute l'étendue de la province Orientale, en l'occurrence dans le Haut Uélé.
Le commandant de la 9ème région militaire a affirmé que les FARDC n'entendent pas lésiner sur les moyens pour désarmer tous les groupes armés qui opèrent dans la région, y compris la LRA.
Concernant les rebelles de la LRA, le général Kifwa a demandé l'implication conjointe des armées de différents pays concernés par les attaques de la LRA pour mettre hors d'état de nuire les hommes de la LRA et leur chef Joseph Kony.
Parlant de Mbororo, le commandant de la neuvième région militaire avait affirmé que jusqu'à preuve du contraire, les Mbororo ne constituaient pas encore une menace pour la sécurité de la Province Orientale. Mais que son état-major suivait de près leur présence dans le Haut Uélé.
Peuple nomade et pastoral en provenance du Tchad et du Soudan, les Mbororo, se sont installés en masse depuis plus de 7 ans dans le Haut Uélé à la recherche de pâturages et de terres fertiles.
Depuis quelques temps, des sources concordantes affirment que ces Mbororo possèderaient également des armes de guerre qu'ils utilisent souvent lorsqu'ils sont menacés.
"La présence des armes par ces réfugiés n'est pas de nature à apporter un climat de paix dans cette partie de la Province Orientale", a affirmé un député national du Haut Uelé.
Selon lui, ces réfugiés étaient capables de provoquer une déstabilisation de la partie septentrionale de la RDC, notamment avec leur politique d'occupation de terre pour faire paître leurs troupeaux de vaches et de chèvres.
Mais de l'autre côté, des représentants de Mbororo affirment que ces informations sont dénuées de tout fondement.
"Nous sommes venus ici pour poursuivre nos activités pastorales. Nous ne possédons pas d'armes. Nous sommes des simples pasteurs et des éleveurs. Nous disposons des documents dument délivrés par la Direction Général de Migration (DGM) qui reconnait notre présence ici en territoire congolais", a déclaré un représentant de Mbororo.
Un des chefs Mbororo a de son côté accusé les militaires FARDC de se livrer au trafic d'armes dans le district de l'Ituri.
"A plusieurs reprises, les militaires du bataillon FARDC basé en Ituri viennent nous proposer de vendre leurs armes en échange contre nos vaches et chèvres. Ici dans cette région, le trafic d'armes est organisé par les soldats de FARDC, et non par les Mbororo comme certains le prétendent. Et les officiers de FARDC le savent tous", a-t-il fait savoir.
"Le trafic d'armes constitue une activité lucrative pour tous les groupes armés ici. Et les soldats des FARDC qui ne reçoivent presque pas leur soldes et leur ration s'évertuent à vendre leurs armes aux plus offrants", a confié le chef Mbororo.
Selon certains observateurs, la présence de Mbororo dans cette partie du territoire va, à coup sûr, être un des sujets brûlants durant la campagne pour les élections de 2011.
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