Hier jeudi 17 novembre, au cours d’un point de presse au siège de la CENI, le pasteur Daniel Ngoy Mulunda a annoncé la clôture de l’opération d’impression des bulletins de vote aussi bien pour la présidentielle que les législatives nationales. Tout le stock est aujourd’hui gardé à l’entrepôt central à Johannesburg (Afrique du Sud). Les machines ayant travaillé à leur impression sont donc à l’arrêt.
Quant au déploiement de ces bulletins, Daniel Ngoy Mulunda a déclaré que l’armée sud-africaine a déjà transporté, mercredi 16 novembre, 379 tonnes. A cela s’est ajouté hier jeudi un stock de 170 tonnes. Le déploiement va se poursuivre comme prévu, a-t-il dit. Et à la date du 21 novembre au plus tard, plus aucun bulletin ne sera à l’entrepôt sud-africain selon le programme établi entre la CENI, les imprimeurs et l’armée sud-africaine.
Cette information a été donnée par le président de la CENI pour convaincre l’opinion, la classe politique et la presse que cette institution d’appui à la démocratie est fin prête pour les scrutins du 28 novembre, et donner des assurances que tout se déroule subséquemment à son calendrier rendu public.
Renforcement des capacités logistiques de la CENI
Entre-temps, consciente de ses insuffisances, la CENI poursuit un effort de renforcement de ses capacités en termes logistiques, a fait savoir le pasteur président.
Du coup, il a annoncé que le rapporteur, en séjour en Angola, a obtenu du gouvernement de ce pays frère une contribution de 10 hélicoptères et deux avions. Ceci est une contribution personnelle du président Eduardo Santos et du gouvernement angolais pour permettre à la CENI de transporter le matériel électoral.
D’un autre côté, des contacts se poursuivent avec le Congo-Brazzaville, d’où la CENI espère recevoir une contribution substantielle en renforcement de ses capacités logistiques.
Dans le même registre, la CENI a annoncé que les hélico loués décolleront d’Afrique du Sud de nuit ce vendredi pour atterrir à Lubumbashi. Six hélico cargos, loués par la CENI, seront pré positionnés à Lubumbashi pour desservir les deux Kasaï et le Nord-Katanga. Alors que les 4 hélicoptères des FARDC mises à la disposition de la CENI et les 10 en provenance de l’Angola seront déployés en Province Orientale, le Bandundu et l’Equateur.
Pour tenir ce pari, la CENI est également en discussion avec l’armée sud-africaine en vue de la sous-location d’autres hélico, qui s’ajouteraient à la contribution significative de la Monuso (une vingtaine d’hélicoptères). Avec cette logistique, la CENI pense disposer d’un charroi important d’hélico à déployer dans le ciel congolais en vue de la préparation des échéances du 28 novembre. De cette façon, la CENI veut administrer une leçon cinglante aux dirigeants congolais et au monde que malgré les difficultés, il est possible de tenir le pari et de respecter la Constitution du pays.
« Nous voulons que la CENI donne un exemple à tous les dirigeants du pays et même du monde que malgré les contraintes, on doit respecter la Constitution d’un Etat. La CENI n’a pas d’agenda et elle peut accepter que demain l’on modifie la Constitution. Malgré les difficultés, nous allons avoir de bonnes élections », a dit Daniel Ngoy Mulunda pour traduire la détermination de son institution à réussir le pari, respectant par là même la Constitution du pays.
Avant d’ajouter que cette détermination, le monde doit savoir que « malgré les difficultés, les Congolais ont accouché d’une démocratie. La maternité, ce ne sera même pas par césarienne, elle sera très bien », a-t-il dit avec une pointe d’humour.
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’implique
Toujours au chapitre des communications, le président de la CENI a annoncé la mise sur pied d’un Comité de médiation et dont la présentation a lieu ce vendredi 18 novembre à 11 heures. Juste après cette cérémonie, les ambassadeurs de cinq pays membres du Conseil de sécurité en poste à Kinshasa tiendront un point de presse à le hall du siège de la CENI et au cours duquel ils vont s’exprimer sur le processus électoral en cours en RD Congo.
D’autre part, le pasteur président a eu des entretiens avec des chefs religieux pour leur expliquer des efforts que la CENI déploie pour arriver à la date du 28 novembre.
Daniel Ngoy Mulunda est aussi revenu sur sa promesse de faire déplacer les chefs d’antennes. Aucun d’entre eux n’est resté en place. D’ailleurs, il affirme n’avoir pas permis que ces chefs d’antennes soient affectés à leurs provinces d’origine. Ces permutations expresses, qui s’opèrent à moins de deux semaines, répondent à un objectif : éviter qu’il y ait de nouvelles relations, de combines entre les politiciens et ces agents de la CENI. Cependant, a précisé le président de la CENI, son institution n’a pas recruté de nouvelles unités pour ces opérations. Néanmoins, ceux des agents qui ont mal presté lors des opérations préélectorales sont démis et ceux qui n’ont pas trouvé de places vont être affectés à d’autres postes.
Avant de clore sa série de communications, Ngoy Mulunda a annoncé la prolongation de 7 jours l’opération de demandes d’accréditations pour témoins des partis et regroupements politiques, observateurs et journalistes.