Lors de sa conférence de presse hebdomadaire ce mercredi 31 octobre 2007, la MONUC a estimé à près de 200 le nombre d’enfants enrôlés dans les FARDC, notamment dans les brigades déployées au Nord Kivu. Elle a aussi signalé la poursuite des expulsions des citoyens congolais d’Angola vers le Kasai Occidental
La MONUC se félicite des efforts de la 10ème région militaire de Bukavu qui ont permis de mettre fin à l’arrestation des mineurs par les juridictions militaires.
En effet, le Général de Brigade, Commandant de la 10ème région militaire, Sylvain Tshikwej se référant aux dispositions de l’article 114 du code de juridiction militaire qui stipule que celles-ci sont incompétentes à l’égard des personnes âgées de moins de dix-huit ans, a permis la libération de mineurs. En cas de flagrance, les mineurs doivent être transférées devant un tribunal civil et non militaire.
La MONUC souhaite vivement une action similaire au Nord-Kivu où, chaque jour, des enfants sont détenus par la cellule T2 sous diverses accusations dont celle d’avoir appartenu à un groupe armé.
Par ailleurs, la MONUC et les partenaires de la Protection de l’Enfance continuent de noter la présence d’enfants au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo, (FARDC). En effet, on estime à près de deux cents (200), le nombre de mineurs toujours présents au sein de diverses brigades FARDC actuellement déployées au Nord Kivu, a signalé le porte-parole de la Mission, Kemal Saiki.
Quant à la situation humanitaire au Nord Kivu, la MONUC informe que sa Section Affaires civiles a facilité une mission inter agence menée les 23 et 24 octobre à Rutshuru, afin d’obtenir d’avantage d’informations sur les récents mouvements de population et déterminer les priorités de protection de la population civile.
Sur la base des informations recueillies, les affrontements entre FARDC, forces dissidentes de Laurent Nkunda et Mai-Mai de Kasereka auraient provoqué le déplacement d’environ 41.000 personnes en direction de l’Ouganda, de Rutshuru centre, de Kiwanja et de Kibumba.
Dans le Kasaï Occidental, au cours d’une réunion organisée par la Section des Affaires Civiles à Kananga le 24 octobre, les informations partagées par les différentes organisations humanitaires auraient confirmé la poursuite des expulsions des citoyens congolais d’Angola. Au moins 3.200 nouvelles personnes seraient arrivées et auraient été enregistrées au cours du mois d’octobre, principalement dans les villages de Nsubula, Bangu, Lwambo, Kabungu et Kamako dans les Territoires de Tshikapa et Luiza. Des cas d’abus et de violations des droits de l’homme sont rapportés des deux cotés de la frontière.
Une rencontre avec le ministre provincial des Affaires humanitaires est prévue la semaine prochaine pour sensibiliser les services de sécurité sur leurs responsabilités quant à la protection des populations et au respect du droit humanitaire international.
La MONUC a aussi exprimé toute sa tristesse ainsi que sa compassion aux familles des victimes des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la ville de Kinshasa dans la nuit du 25 au 26 octobre dernier. La MONUC salue la décision des autorités congolaises de prendre en charge les victimes et de s’occuper de la réhabilitation des infrastructures détruites ou endommagées.
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