Les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du seigneur (Lra) entrés en République Démocratique du Congo (Rdc) doivent " désarmer et de retourner dans leur pays d'origine sans aucune négociation préalable" sans quoi ils le seront de force, a affirmé le porte-parole militaire de la Monuc (Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo) Thierry Provendier. Une mission conjointe de la Monuc et des forces armées congolaises (Fardc) s'est rendue il y a quelques jours à Aba, non loin de la frontière soudanaise (nord-est du pays), dénombrant dans la zone 382 membres de la rébellion ougandaise fondée il y a 18 ans par leur chef, Joseph Kony. Alors que des sources de la Misna contactées non loin d'Aba rapportent que malgré le calme, la population locale est très préoccupée par la présence des rebelles dont la férocité est bien connue, même au Congo, la mission onusienne a proposé aux éléments du Lra d'adhérer à son programme de désarmement et de réinsertion (adressé aux ex-combattants des milices actives en Rdc). Entre temps, le gouvernement de Kampala - qui négocie la paix avec la rébellion depuis le début de l'année - a déployé 409 militaires lourdement armés à la frontière avec l'ex-Zaïre, dans la région du West Nile. Les rebelles ougandais sont entrés au Congo guidés par le numéro 2 du mouvement, Vincent Otti, il y a une dizaine de jours pour échapper aux militaires ougandais qui les poursuivaient dans le sud du Soudan. Le Lra, particulièrement actif dans le nord de l'Ouganda, a tué, selon les estimations les plus diffuses, plus de 100.000 personnes, provoqué plus d'un million de réfugiés et kidnappé plus de 25.000 mineurs pour les forcer à combattre ou les réduire à l'esclavage. La Commission ougandaise des droits de l'Homme a récemment dénoncé la disparition de 4.000 mineurs enlevés par la rébellion.