La cérémonie d'ouverture de deux jours d'une table ronde sur la réforme du secteur de sécurité en RDC comprenant les forces armées de la RDC (FARDC), la Police Nationale Congolaise (PNC) et le secteur de la justice, a eu lieu à Kinshasa le 25 février 2008.
C’était en présence des ministres de la Justice, de la Défense et de l’Intérieur ainsi que des officiers des FARDC et de la PNC. Des ambassadeurs étrangers et représentants de la MONUC et de Union Européenne ont également participé à cette cérémonie.
Dans son allocution à cette occasion, le ministre de la Justice et droits humains, Mutombo Bakafua a indiqué que ces pressentes assises «offrent l’occasion de faire l’état des lieux de ce secteur sensible et d’évaluer nos besoins en vue d’une réforme qui puisse rencontrer les attentes de notre population».
Il a exprimé son espoir de voir cette table ronde «prendre des résolutions qui permettent au gouvernement de la République d’amorcer des actions susceptibles de donner une image nouvelle de notre justice, comme l’aime si bien dire le magistrat suprême». «Seuls comptent les faits et le droit, et nullement l’ethnie, la race, la nationalité, la couleur politique ou la condition sociale», a-t-il ajouté.
Le ministre de la Défense, Chikez Diemu, a, pour sa part, expliqué que le plan de la réforme est basé sur le court, moyen et long terme.
«Les objectifs spécifiques fixent le chronogramme en trois phases à savoir : le court terme (2008-2010), destiné à la mise en œuvre d’une Force de Réaction Rapide; le moyen terme (2008-2015) pour une Force de Couverture et enfin le long terme (2015- 2020) pour la Force de Défense Principale», a dit le ministre de la Défense.
Il a ajouté que le plan de la réforme repose sur un programme de synergie en quatre piliers dont, la dissuasion, la production, la reconstruction et l’excellence.
Le programme commence par «la mise sur pied d’une Force de Réaction Rapide de 12 bataillons, capable à la fois d’assurer la relève de la MONUC, de sécuriser l’Est du pays et de réaliser les missions constitutionnelles dévolues à l’Armée », a-t-il poursuivi
De son côté, le ministre de l’Intérieur, Denis Kalume a déploré l’état des lieux et le disfonctionnement qui prédominait la police au démarrage de la période de la transition et qui a nécessité cette reforme.
«Il est impérieux de reformer et de réorganiser cette police afin d’atteindre un degré de professionnalisme digne d’une police d’un Etat républicain et moderne», a-t-il dit. Pour ce faire, «il fallait se projeter dans l’avenir afin d’avoir une vision commune, une vision partagée de cette future police, et ensuite élaborer un plan d’action pour réaliser cette vision».
Le ministre Kalume a indiqué que les attentes de son ministère pour ces assises sont l’élaboration d’un plan général d’action sur la reforme progressif de la police, y compris la sécurisation des élections locales ainsi qu’un plan d’urgence spécifique pour faire face aux exigences sécuritaires immédiates, dont la lutte contre le vol a main armée et la criminalité dans les grands centres urbains.
A la fin de ces discours, le ministre de l’Agriculture Francois Mobutu, représentant du premier ministre Antoine Gizenga, a officiellement déclaré l’ouverture de la table ronde.