Beaucoup de problèmes exigeant un traitement d'urgence secouent l'Etat congolais en cette période des vacances que prennent aussi les responsables des institutions comme c'est le cas avec le Premier ministre parti prendre repos en Chine en laissant assumer son intérim par le ministre d'Etat Nzanga Mobutu.
L’insécurité bat son plein aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest. La grogne des agents et fonctionnaires de l’Etat est en gestation. La sécurité alimentaire a du mal à se mettre en place. Autant d’urgences pour une nation désireuse d’amorcer sa reconstruction. Mais, le constat fait ces derniers jours contraste avec la réalité des urgences : on roule au ralenti comme si la Nation était en vacances.
“ La nature a horreur du vide ”, enseigne un adage. Or, ces deniers temps, beaucoup de questions brûlantes attendent des réponses adéquates pour la bonne marche de la nation : l’insécurité, les arriérés de salaire des fonctionnaires, la crise alimentaire, les relations avec le FMI. On a besoin d’une action d’envergure pour promouvoir des actions d’éclat.
Or, il y a des signes qui ne trompent pas. Depuis la clôture de la session extraordinaire 2008, les députés et les sénateurs ont pris des vacances parlementaires ; ils les méritent. C’est de leur droit légitime. Le Premier ministre Antoine Gizenga séjourne, lui aussi, en Chine pour son congé annuel. Il est accompagné de son épouse et du ministre près le Premier ministre Godefroid Mayobo. En son absence, c’est Mobutu Nzanga, ministre d’état en charge de l’Agriculture et du Développement rural qui assume l’intérim tandis que Adolphe Muzito, ministre du Budget, assumera l’intérim du ministre près le Premier ministre. Cette absence du Premier ministre ne doit pas bloquer la bonne marche du gouvernement.
Et pourtant, l’on a l’impression qu’un “ vide ” béant est en train d’engloutir les actions du gouvernement. La dernière illustration, c’est l’absence du Conseil des ministres vendredi dernier. Les cas à traiter ne manquent pas, mais on fait croire au peuple que tout va bien.
L’insécurité persiste
La situation sécuritaire est préoccupante, malgré les appels au calme et tous les effort visant à instaurer la paix. La partie à l’est, surtout elle, demeure incontrôlable jusqu’à mi-mandat du quinquennat AMP et alliés. Human Rights Watch vient d’établir un constat accablant : “ l’accord de paix de Goma n’a pas mis fin aux meurtres de civils ”. Cette thèse se confirme dès lors que des sources concordantes enregistrent actuellement 120.000 hommes armés – FARDC et autres groupes confondus dans les deux Kivu. Fait curieux, c’est que, malgré cette “ pléthore ” des effectifs, la situation à l’Est de la RDC reste inchangée. Le Kivu tend à devenir une “ bombe à retardement ” pour la République.
D’ailleurs, quoique minimisant la gravité, les différents comptes-rendus des Conseils des ministres ne s’en cachent pas : “ la situation du pays est calme, hormis quelques proche d’insécurité dans les deux Kivu ”. C’est juste “ quelques poches ” ! Mais qu’attend les pouvoirs de Kinshasa pour les éradiquer complètement et de rétablir totalement l’autorité de l’Etat ?
Le Spla empêche le déminage
Dans la province Orientale, une équipe de démineurs accompagnés de Casques bleus de la Monuc a été interdite d’accès, le vendredi 18 juillet par des éléments de l’ancienne rébellion du Sud-Soudan, SPLA, à une zone où des engins explosifs devaient être identifiés pour être détruits. Cette zone est située à Kengezi base, une localité du territoire d’Aru, à la frontière avec l’Ouganda.
Selon les sources, les éléments de l’ex-SPLA ont empêché à l’équipe de démineurs, escortée par quatre Casques bleus népalais de la Monuc, d’emprunter la route qui mène à la zone congolaise concernée par les travaux d’identification des engins explosifs.
Les ex-rebelles sud-sahariens qui ont érigé une barrière sur cette voie ont exigé de cette équipe une lettre des autorités congolaises autorisant la présence des militaires onusiens dans la région. Face à l’incompréhension, la délégation a dû rebrousser chemin.
Impuissant et perplexe devant la gravité des faits, l’administrateur intérimaire du territoire d’Aru n’a fait que condamner l’attitude des ex-rebelles du Sud-Soudan. D’après lui, les accords signés en février dernier, à Kaya, une ville du Sud-Soudan, entre les autorités de deux pays (RDC et Soudan), ont restitué totalement à la RDC l’administration de Kengezi base, localité congolaise restée pendant dix ans sous l’emprise de l’ex-SPLA.