Depuis l'entame du vaste complot contre la RDC jusqu'au succédané nkudiste, les Congolais ont toujours eu une bonne longueur d'avance par rapport à leurs dirigeants. Ce sont des Kinois sans armes qui ont barré, fin août 1998, la route aux sous-traitants congolais de l'agression rwando-ougandaise. Ce sont des étudiants de plusieurs grandes villes du pays qui ont dénoncé la molesse de la Monuc et même du gouvernement congolais d'alors à la suite de la tentative d'occupation de Bukavu par le tandem Nkunda - Mutebusi. C'est encore les Congolais d'en bas qui viennent de manifester à Rutshuru contre la même Monuc jugée sinon complice, à tout le moins complaisante vis-à-vis de Laurent Nkundabatware.
Le message de Rutshuru est aussi clair que celui que charrie l'ensemble du peuple congolais depuis le début de la campagne de destabilisation du Congo-Zaïre. Où qu'il se trouve, le Congolais n'entend pas souscrire à l'entreprise funeste de "saucissonage" de son pays concoctée par des multinationales adossés à certaines puissances occidentales et exécutée localement par des sous-traitants rwando-ougandais avec quelques complicités au sein de l'élite congolaise.
Et comme hélas la posture de l'Onu est largement conditionnée par les intérêts de grands pays contributeurs, il est normal que la Monuc défend fondamentalement les intérêts de ses parrains. Sinon, on ne comprendrait pas qu'un pays souverain doté d'institutions démocratiques en soit réduit à négocier avec un hors-la-loi notoire! Plus grave, la Monuc entérine le "Nkundaland" en interdisant systématiquement aux FARDC de faire rétablir l'ordre républicain sur tout le territoire.
Question à la communauté internationale: Pourquoi avoir dépensé tant d'argent en organisant les élections si la RDC doit demeurer un pays sui generis?
José NAWEJ