La tension était vive dans la mi-journée d’hier jeudi 16 octobre dans la ville de Kalemie, où des accrochages entre les éléments de la Police nationale congolaise et manifestants ont été enregistrés. Au départ, il s’agissait d’une marche de protestation contre la guerre au Nord-Kivu organisée par la Société civile du district de Tanganyika. La manifestation a ensuite dégénéré.
Des coups de feu se faisaient encore entendre dans la ville. Des incidents ont été enregistrés à plusieurs endroits, sur l’artère principale de Kalemie, à la suite du passage de la Société civile de Tanganyika (Socitang).
Selon les propos recueillis, des bandes incontrôlées se seraient détachées des rangs de manifestants et ont commencé à brûler des pneus sur la place Kitebwe. Au même moment, ces bandes jetaient des pierres en direction du bureau de l’état-major de la Police nationale congolaise. Ce qui a provoqué l’intervention des agents de l’ordre qui ont commencé à tirer en l’air. Cela n’a pas dissuadé les membres de ces bandes qui ont continué le jet de pierres devant les installations du Programme alimentaire mondial (PAM) et devant le bureau du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Jusqu’à midi, heure locale, le bilan faisait état, notamment, de plusieurs blessés dont deux policiers et une élève. Les casques bleus béninois de la Monuc sont intervenus en apportant leur appui à la Police nationale pour contenir les débordements. Les éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) étaient aussi venus en appui.
Tout avait pourtant bien commencé la veille, mercredi, notamment par un concert de casseroles, un culte œcuménique ainsi que le dépôt, par la Société civile locale, de deux mémos, l’un au quartier général de la Monuc, et l’autre au bureau du district du Tanganyika. Le message de la Société civile était : « Non à la guerre au Nord-Kivu, et oui à la paix ». Mais, à la deuxième journée, ce jeudi, la manifestation a dérapé. La police a interpellé plusieurs manifestants.