De même, un compromis a été trouvé pour que les recettes à transférer soient ventilées en différentes dépenses de rémunérations, de fonctionnement, d'investissement et de rétrocession de 40% par les provinces aux Entités Territoriales Décentralisées.
Ceci afin d'assurer le suivi des projets d'investissement avec le concours des Députés et Sénateurs et de garantir la rétrocession de 40% par les provinces elles-mêmes au profit des territoires, villes et chefferies.
Cette approche est, du reste, appliquée sans aucun problème aux dépenses de rémunérations des secteurs à compétence exclusive des provinces, qui sont encore liquidées par le pouvoir central.
L'objectif recherché est d'assurer une application aisée des dispositions constitutionnelles et légales, en tenant compte, tant des exigences légales que des contraintes conjoncturelles.
Comme je l'ai déjà clairement dit dans mon discours du 2 décembre dernier, afin de concrétiser les cinq chantiers de la République,
le Gouvernement réalisera, dans toutes les provinces, des projets à impact visible dans les domaines des infrastructures économiques et sociales. Il s'agit notamment de :
- la construction et la réhabilitation de 43.000 Km de routes de desserte agricole ;
- la construction de 360 ponts ;
- la construction de 4.300 salles de classe de l'enseignement primaire et secondaire ;
- la construction de 400 centres de santé ;
- la construction de 20 hôpitaux de référence ;
- la fourniture de 35.000 bancs pupitres ;
- l'acquisition de 260 bacs ;
- la réhabilitation de 80 kms de voirie à Kinshasa.
De même, mon Gouvernement s'engage à prendre toutes les dispositions nécessaires pour que les investissements qui seront réalisés, soient repartis dans la durée et de manière équitable.
J'en profite pour rassurer votre Auguste Assemblée que le Gouvernement reste fondamentalement attaché aux vertus républicaines. C'est pourquoi, il a toujours banni les pratiques discriminatoires dans sa gouvernance.
C'est ainsi, que le Gouvernement a décidé de diligenter une enquête, sur les allégations des violences perpétrées par des éléments des FARDC et de la Police sur les ressortissants de l'Equateur.
Le projet de Budget soumis à votre examen traduit les politiques publiques que mon Gouvernement entend mener en 2009, sous l'impulsion du Chef de l'Etat, en vue de maintenir notre pays sur la trajectoire du développement, après plus de six ans de croissance continue.
Notre peuple veut du concret.
Mon Gouvernement va s'investir dans la formulation des réponses aux attentes et besoins du peuple.
C'est sur cette base que je vous invite à soutenir les ambitions traduites dans le projet du Budget 2009 qui porte l'ensemble des ressources publiques à près de 5 milliards de dollars américains et les ressources propres à 2,8 milliards de dollars américains.
Face à une conjoncture économique et politique difficile, votre Gouvernement est prêt à relever les défis car, vous n'avez pas battu campagne pour rien, même si, devrais-je vous rappeler, il nous faut maintenir le distinguo entre le souhaitable et le possible.
D'évidence, les défis qui nous attendent et que j'ai bien perçus à travers les différentes interventions aussi bien des Députés de la Majorité que de l'Opposition, nous déterminent à faire des choix volontaristes dès maintenant.
Le Gouvernement que vous avez investi, a d'ores et déjà fait le choix de la bonne gouvernance qui allie modernité et moralité dans la conduite des affaires publiques.
Je viens de répondre à l'ensemble de préoccupations des Honorables Députés qui sont l'émanation du peuple souverain.
J'aimerais vous rassurer de la volonté du Chef de l'Etat et de mon Gouvernement de trouver des solutions adéquates à toutes les contraintes du moment, en l'occurrence :
- la guerre à l'Est à laquelle nous devons mettre fin par tous les moyens, à savoir : politiques, diplomatiques et militaires ;
- les préoccupations d'ordre social, c'est-à-dire les salaires des fonctionnaires et la solde des militaires et policiers ;
- les retombées de la crise économique mondiale sur notre économie.
Je m'engage à mobiliser tous les moyens, notamment, par la lutte contre la corruption et l'impunité, particulièrement dans les services générateurs de recettes, pour rencontrer vos attentes, somme toute légitimes.
Dans ce cadre, je compte surtout sur l'apport de l'Assemblée nationale et du Sénat, qui doivent exercer pleinement leurs prérogatives en matière de contrôle parlementaire des services de l'Etat.
Ainsi, Honorable Président, Honorables Membres du Bureau, Honorables Députés, je vous demande de bien vouloir accepter de recevoir le présent projet de budget pour l'exercice 2009.
Je vous remercie.
Fait à Kinshasa, le 08 décembre 2008.
Adolphe MUZITO Premier Ministre