Le Conseil de sécurité a prorogé lundi jusqu'au 31 décembre 2009 le déploiement de la la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) tout en lui demandant de se concentrer sur la protection des civils, du personnel humanitaire et du personnel et des installations de l'ONU.
Par la résolution 1856 (2008), adoptée à l'unanimité, le Conseil autorise le maintien, pour une période de 12 mois, d'effectifs de la MONUC « pouvant atteindre 19 815 militaires, 760 observateurs militaires, 391 personnels de police et 1 050 membres d'unités de maintien de l'ordre », soit un total de plus de 22.000 hommes.
La MONUC devra également « dissuader toute tentative de recours à la force qui menacerait les processus de Goma et de Nairobi de la part de tout groupe armé, étranger ou congolais, en particulier dans l'est de la RDC ». Le Conseil lui demande d'« aider à instaurer un climat de sécurité et de paix pour la tenue d'élections locales libres et transparentes, qui devraient avoir lieu d'ici à la fin du mois de juin 2009 ».
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué lundi que les cinq attaques la semaine dernière contre des travailleurs humanitaires dans l'est de la RDC avaient porté le nombre de ces attaques à plus de 100 en 2008.
« Alors que nous franchissons ce terrible seuil de 100 attaques contre des travailleurs humanitaires en RDC cette année, j'insiste dans les termes les plus forts sur la nécessité pour tous les groupes armés opérant dans ce pays, y compris l'armée nationale, à assurer la sécurité de ces personnels indispensables », a déclaré le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, John Homes, dans un communiqué. « Les travailleurs humanitaires sont impartiaux et indépendants et sont protégés par le droit international. Toutes les personnes qui les visent commettent non seulement un crime grave, pour lequel ils sont responsables, mais ils prennent en otage leur propre population en rendant plus difficile la distribution de l'aide d’urgence », a-t-il ajouté.
Malgré les risques, de la nourriture a été distribuée à 297.000 personnes dans les provinces du Nord et du Sud Kivu en décembre, ajoute le communiqué.
Ce week-end, l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la situation dans la région des Grands Lacs, l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, a qualifié d'"encourageant" le dialogue entre le gouvernement de la RDC et les rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), à l'issue d'une séance de pourparlers samedi à Nairobi.
Les discussions se sont ouvertes le 8 décembre dans la capitale du Kenya, sous la médiation de M. Obasanjo et de son co-facilitateur nommé par l'Union africaine et la Conférence internationale des Grands Lacs, l'ancien président tanzanien Benjamin Mkapa. Le dialogue doit reprendre le 7 janvier 2009.
En attendant, deux documents de procédure ont déjà été adoptés. Un autre a été retiré et sera resoumis à un moment approprié. Ces documents sont destinés à guider les discussions de fond à venir entre les deux parties.
Samedi, le CNDP a refusé de signer une déclaration conjointe de cessation des hostilités avec le gouvernement de la RDC qui viendrait renforcer les déclarations unilatérales de cessez-le-feu existantes de chacune des parties. Les rebelles ont affirmé que des positions territoriales desquelles leurs combattants s'étaient volontairement retirés, suite à leur déclaration unilatérale de cessez-le-feu du 6 décembre 2008, auraient maintenant été occupées par les Forces armées de la RDC (FARDC). Après vérification, les médiateurs ont jugé ces allégations sans fondement.
Le CNDP a également décliné de réaffirmer sa propre déclaration de cessez-le-feu. En revanche, les représentants du gouvernement de la RDC ont signé leur propre réaffirmation, sous le témoignage des co-médiateurs, souligne le communiqué de M. Obasanjo.
De son côté, la MONUC a affirmé qu'elle soutenait à fond les efforts du président Obasanjo et de son co-facilitateur Mkapa. Elle se dit « prête à aider de toute manière possible afin de faire avancer le dialogue », « exhorte toutes les parties à respecter la cessation des hostilités et attend avec impatience la reprise du dialogue le 7 janvier prochain ». Entre temps, la MONUC « poursuit son redéploiement pour mieux protéger les civils et stabiliser la situation dans les provinces des Kivu », ajoute la Mission dans un communiqué.