Les opérations conjointes FARDC-Armée rwandaise qui se poursuivent au Nord-Kivu ont des effets positifs sur le rapatriement volontaire des FDLR et leurs dépendants au niveau du Sud-Kivu voisin. Pour le gouverneur de cette province, il n'est pas encore besoin, pour l'instant, de programmer ces opérations militaires conjointes au Sud-Kivu , rapporte radiookapi.net
Lors d'un point de presse jeudi à Goma, le gouverneur Léon Léonce Muderwa a indiqué qu'au moins deux bataillons des FDLR arrivés au Sud-Kivu par Hombo, auraient décidé de rentrer volontairement au Rwanda. Par contre, un autre groupe important aurait choisi de se relocaliser plus à l'intérieur, dans le territoire de Shabunda.
Le gouverneur du Sud Kivu a tenu ces propos en marge des pourparlers directs gouvernement-CNDP auxquels il prend part. Pour Louis Léonce Muderhwa, il n'est pas encore besoin, pour l'instant, de programmer ces opérations militaires conjointes au Sud-Kivu, à cause de ces résultats positifs bien sûr, mais aussi pour des raisons de l'histoire. « La population du Sud-Kivu se rappelle toujours des affres, des atrocités que, à l'époque, l'armée rwandaise avait commises dans cette province. Et, un peuple reste un peuple : c'est constitué des êtres humains avec des sentiments, avec des peurs [?]. Je pense que, pour le Sud-Kivu, nous avons déjà un afflux relativement massif, à la fois des dépendants, donc des civils, et des combattants au retour volontaire. Est-ce que ça peut être nécessaire qu'on puisse mener des opérations au Sud-Kivu si nous continuons à observer ce retour continu ? Une moyenne de 200 à 250 retours [volontaires] par jour, des combattants et leurs dépendants. Si ce mouvement continue, pourquoi devons-nous programmer un affrontement armé ? Pourquoi ? », s'est interrogé le gouverneur.
Pendant ce temps, les pourparlers directs gouvernement-CNDP en sont, ce vendredi, à leur troisième journée. Les discussions sur les questions politiques, administratives, sécuritaires et juridiques ainsi que sur les matières humanitaires et sociales, commencées jeudi, se poursuivent en commissions. Selon l'Abbé Jean-Bosco Bahala, du Secrétariat commun des pourparlers, les travaux dans les deux commissions ad hoc, qui ont comme base le cahier des charges du CNDP, « se déroulent dans un climat de parfaite cordialité et d'entente ».
Un point sur les travaux devrait être fait à la fin de la journée, et la durée exacte de la session n'est toujours pas indiquée.