Deux femmes et deux enfants de Joseph Kony, chef des rebelles ougandais de Lra, ont été capturés dans le Haut-Uelé. *Alors que les nouvelles qui viennent de l’Est ne parlent intentionnellement que des " prouesses " des Fdlr, l’armée nationale n’a pas levé le pied au Nord-Kivu et malmène les poches existantes des rebelles hutu rwandais. *Les nouvelles alarmantes du Nord-Kivu ont apparemment pour but d’empêcher le commencement de l’opération " Kimya 2" au Sud-Kivu. A qui profiterait la moindre tergiversation dans le lancement de cette opération ? *La Société civile du Sud-Kivu joue un jeu dangereux dans la manipulation politicienne tendant à retarder l’opération " Kimya 2 "
Après le succès du gouvernement dans la fin de la guerre au Nord-Kivu, on observe des manœuvres qui vont dans le sens de faire dire qu’après la paix, c’est le chaos. Lorsqu’on donne les nouvelles sur les exactions des Fdlr, il se dégage l’impression que dans cette partie de la Rdc, l’Etat a démissionné et que l’armée nationale a levé le pied depuis le retour des soldats rwandais. Et pourtant, les Fardc sont bien à l’œuvre et traquent au quotidien et avec succès les dernières poches des Fdlr. C’est ce que renseigne le communiqué des Fardc déposé à notre rédaction et qui date du 12 mai 2009. " L’Etat-Major Général des FARDC porte à la connaissance de l’opinion qu’à quelques Jours du lancement des Opérations KIMIA II dans les deux Provinces du Kivu et RUDIA II, dans le District du Haut-Uélé, en Province Orientale, les FARDC ont maintenu la pression sur les FDLR et accentué le harcèlement des poches résiduelles de la LRA ".
Il fallait ce communiqué pour démentir l’illusion du chaos donnée par le retour estimé à la Zorro des rebelles hutu rwandais qui se vengeraient sur les populations civiles. S’il est vrai que les Fdlr ont attaqué quelques localités, les Fardc en ont nettoyés plus et en ont d’autres dans leur collimateur. " Après la conquête et le contrôle de PINGA, NYABYONDO, LUSAMAMBO, KIBUA et KALONGE, les FARDC s’apprêtent à nettoyer quelques poches localisées à l’Ouest du théâtre des opérations dans les Secteurs de FATUA, NGERERE, PINGA, ONINGA et dans la forêt de WALIKALE dans le Nord Kivu. Au Sud Kivu, dans la nuit du 9 au 10 Mai, nos Forces Armées ont nettoyé la localité KASHOVO, dans le Secteur de MINOVA ". Il est vrai que les opérations militaires ne se font pas à la place publique, mais estimons-nous, le gouvernement et les Fardc ont tort de ne pas médiatiser les résultats obtenus à l’issue de quelques batailles. Il nous revient que " Les FARDC ont également remporté d’autres victoires. Dans la foulée, elles ont procédé au nettoyage de KARASI, NYAMBEMBE, dans le territoire de SHABUNDA mais également de RAMBA, dans le territoire de KALEHE ", renseigne le communiqué. Les résultats de ces opérations, selon le communiqué de l’Etat-major des Fardc, existent et pouvaient être présentés à la presse tant nationale qu’internationale. La peur du triomphalisme qu’affichent le gouvernement congolais et les Fardc ne cadre pas avec le souci de la pacification des esprits. Il y a lieu de démontrer à l’opinion nationale que l’armée nationale existe et travaille effectivement. Le communiqué des Fardc indique que " Entre le 27 Avril et le 12 Mai 2009, le Bilan des Opérations menées par les FARDC dans les deux provinces du Kivu se présente comme suit : 31 FDLR tués, 64 capturés et plusieurs armes récupérées. Une cache d’armes a même été découverte à BUNAKANA ".
Mêmes actions dans le Haut-Uele
Les nouvelles sur les exactions des Fdlr ont tellement focalisé l’attention de l’opinion que l’on a oublié les autres foyers de tension. C’est le cas du District du Haut-Uélé, où le communiqué de l’Etat-Major Général " note avec satisfaction que la traque contre la LRA se poursuit avec succès. Des opérations de nettoyage menées avec maîtrise et détermination par les FARDC dans les Secteurs de FARADJE, KIPILI-BITIMA et MAKORO ont été un franc succès". Dans cette partie de la Rdc également, poursuit le communiqué, " le Bilan de ces Opérations dans la période du 27 Avril au 12 Mai 2009 est le suivant : 22 LRA dont la majorité de Congolais tués ; six LRA Congolais capturés ; deux femmes et deux enfants du Chef rebelle Joseph KONY capturés et 21 armes individuelles récupérées". C’est avec étonnement, apprend-on qu’il existe des Lra congolais. Il s’agit des jeunes gens enrôlés de force ou qui s’enrôlent sans trop bien savoir à quoi ils s’engagent. L’Etat-major des Fardc profite de l’occasion pour sensibiliser les Congolais contre toute collaboration avec les rebelles ougandais de Lra. " A cette occasion, l’Etat-Major Général des FARDC dénonce et met en garde tout Congolais qui participe à cette œuvre terroriste de la LRA. Ces Congolais inciviques qui trahissent leur Patrie, subiront toute la rigueur de la loi. Il invite, enfin, les habitants du Haut-Uélé à dénoncer et à se démarquer sans ambiguïté de la complicité congolaise aux actions de la LRA. L’Etat-Major Général relève enfin que l’opération SAFISHA se poursuit normalement à IRUMU dans le district de ITURI ".
La rébellion congolaise aussi
Selon le communiqué de l’Etat-major des Fardc, " Les FARDC plus que jamais déterminées à rétablir l’ordre et la sécurité dans cette partie de la République, sont parvenues à couper les lignes des communications et de ravitaillement des résidus du FRPI dans les forêts de KANANA, POTO-POTO et FISHAMA. Menée avec tact et habilité par nos troupes, cette opération s’est soldée par le bilan ci-après : 26 FRPI tués et 9 armes individuelles récupérées". Dans le même esprit, " l’Etat-Major Général invite la population congolaise à ne collaborer ni avec les FDLR, ni avec la LRA, encore moins avec quelconque mouvement illégal armé. L’Etat-Major Général encourage l’autorité politico-administrative à poursuivre la sensibilisation de la population et des leaders d’opinion contre tout soutien à l’égard des groupes armés. Il saisit cette opportunité pour inviter ceux des FDLR qui peuvent encore entendre la voix de la raison, à se rendre pendant qu’il est encore temps, soit à la MONUC, soit aux FARDC. L’Etat-major Général souligne que toutes ces opérations menées tant au Nord Kivu, au Sud Kivu que dans le Haut-Uélé se déroulent dans le strict respect des droits de l’homme ".
Le jeu de la société civile
Pendant que l’on note avec succès le travail de nettoyage au Nord-Kivu, la Société civile du Sud-Kivu s’emploie à semer le doute dans l’opinion. Le Réseau des associations des droits de l’Homme du Sud Kivu, Radhoski se permet de demander le report de la traque imminente des FDLR dans la province du Sud Kivu. Cette revendication est contenue dans la déclaration de ce réseau d’Ong datant du 11 mai 2009. Pour ce réseau donc, le report sollicité permettrait de donner à l’opération Kimya 2 une chance de réussite. Comble de la confusion, cette Ong veut et fait savoir que cette opération doit requérir un avis préalable du parlement congolais. Sans cela, poursuit le réseau des Ong du Sud-Kivu, il n’y aurait aucune garantie que les populations civiles seraient protégées. Cette confusion n’est peut-être pas délibérée, mais elle relève d’une ignorance capable de semer le doute dans l’opinion. Le secrétaire exécutif du Radhoski, Tercy Tubibu Leyley, se met même en contradiction et avec les Fardc et avec tout le monde pour dire : " Si nous on dit qu’on retarde, c’est que la première traque qu’on a menée contre les FDLR au niveau du Nord Kivu n’a pas réussi. On a juste éloigné les FDLR de la frontière de la République rwandaise vers le fin fond de nos forêts". C’est pour lui, une raison afin que l’opération Kimya 2 se mène dans la rue. Il fait même la confusion dans l’usage des mots en parlant de la population qui serait utilisée comme bouclier humain. Par qui ? " Quelles sont les mesures précises qu’on va prendre cette fois pour que la population civile qui est prise comme bouclier humain aujourd’hui ne puisse pas subir ce que la population du Nord-Kivu a subi ", s’interroge-t-il avant de prendre la Monuc et la communauté internationale à témoin. L’autorité par le biais du gouverneur de province, s’est étonnée de cette réaction d’un membre de la Société civile qui avait été mise à contribution notamment dans la sensibilisation de la population. Quelle autre preuve de mauvaise foi a-t-on besoin de la part de cette société civile qui roule pour des objectifs obscurs ?