L’heure est grave. La situation socio-économique va de mal en pis en République démocratique du Congo. Les élus du peuple se posent la question de savoir où va le pays. L’on assiste à la privatisation de l’économie sans que le Premier ministre crie gare. Alors que c’est lui qui gère le pays au quotidien. Le problème du brassage des éléments du Congrès national pour la Défense du peuple (CNDP) au sein des FARDC préoccupe au plus haut point la Chambre basse du Parlement. Il s’avère même que les éléments du CNDP ont déjà commencé à intégrer les services de sécurité, la DGM ainsi que d’autres structures étatiques. C’est ce qui constitue la toile de fond de la motion d’interpellation adressée au Premier ministre. Une motion d’interpellation adressée au Premier ministre, Adolphe Muzito, a été inscrite à l’ordre du jour de la plénière de l’Assemblée nationale d’hier mercredi 13 mai. La police de débat était assurée par Evariste Boshab, président de la Chambre basse du Parlement.
Partant de cette interpellation, le Premier ministre Adolphe Muzito devra s’expliquer sur la flambée des prix sur le marché. Car nul n’ignore qu’au moment où le gouvernement actuel a fait voter le Budget 2009, 1 dollar américain équivalait à 500 Fc. Curieusement, le taux de la devise américaine a connu un renchérissement spectaculaire. A cela s’ajoute la situation de la Banque centrale du Congo qui devient ingouvernable. On note aussi le manque d’infrastructures, l’absence de structures médicales pour des soins appropriés et des routes qui sont devenues impraticables. Bref, rien ne marche. C’est par rapport à toute cette situation chaotique que les uns et les autres veulent être fixés par celui qui a la gestion du pays au quotidien.
Rappelons qu’au cours de la plénière d’hier mercredi, les députés ont déclaré recevables quatre projets de lois portant autorisation et ratification du Pacte de Défense Mutuelle signé le 26 août 2003 à Dar es-Salaam par les Etats membres de la SADC ; de la Convention sur la protection et la promotion de la Diversité des Expressions Culturelles ; de la Convention pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel et de la Convention sur la protection du Patrimoine Culturel Subaquatique. Afin d’éclairer la lanterne des députés sur le projet de loi portant autorisation et ratification du Pacte de Défense Mutuelle signé le 26 août 2003 à Dar es-Salaam par les membres de la SADC, Thambwe Mwamba Alexis et Mwando Simba Charles, respectivement ministres des Affaires étrangères et de la Défense nationale, Démobilisation et Anciens combattants, ont représenté le gouvernement à la plénière.
Esdras Kambale Bahekwa, ministre de la Culture et des Arts, était venu aussi défendre trois autres projets de lois ayant trait à son secteur.
12.000.000 US à payer à l’UA
Tout a commencé par le débat. Les députés ne comprenaient pas pourquoi une loi qui date de 2003 soit présentée en 2009 devant l’Assemblée nationale, avec six ans de retard.
Les intervenants voulaient également savoir s’il n’y avait pas de manque à gagner dû à ce retard ?
Dans son intervention, le député Jean-Louis Ernest Kiaviro a mis un accent particulier sur le pillage de notre patrimoine culturel.
Pour sa part, le député Patrick Mayombe a souhaité que le gouvernement procède aux négociations afin de récupérer le musée de Tervuren qui est un patrimoine congolais. A en croire Patrick Mayombe, le musée de Tervuren fait des recettes de l’ordre de plus d’un milliard de dollars par mois en faveur de l’Etat belge. Et pourtant, cette somme importante aurait profité à la RDC.
Appelé à rencontrer les préoccupations des députés, le ministre des Affaires étrangères, Alexis Thambwe, a déploré les arriérés monumentaux dont fait montre la RDC vis-à-vis de l’Union Africaine (UA). Lors des réunions de l’Union, la RDC est observatrice. Ce qui fait que le chef de l’Etat Joseph Kabila ne sait plus prendre part active aux assises de cette institution par le fait qu’il n’a pas de voix délibérative. Il est donc temps de geler les participations de la RDC au sein des organismes moins stratégiques afin de faire face à au moins 12.000.000 de dollars qu’on doit payer à l’UA en termes d’arriérés, a indiqué Alexis Thambwe Mwamba. Avant de préciser que la RDC est en règle des cotisations vis-à-vis de la SADC et des Nations Unies. Bientôt, le président de la RDC va passer à la tête de la SADC. Ce qui va permettre au pays d’actionner des mécanismes nouveaux, a déclaré Alexis Thambwe. Le ministre des Affaires étrangères est convaincu que le retard de paiement fait des manques à gagner au motif que plus les arriérés ne sont pas apurés, plus la dette accroît et c’est le pays qui sort perdant.
C’est ainsi que tous les ministres présents dans la salle des Congrès ont convié les députés à faire œuvre utile en votant rapidement ces projets de loi de manière à permettre à la RDC de devenir Etat parti et de protéger son patrimoine culturel à travers des lois.
L’examen article par article de ces projets de lois a commencé depuis hier mercredi dans la salle des Congrès. Dans la suite, le président de l’Assemblée nationale a soumis ses compères à une séance marathon pour l’intérêt supérieur du pays.