L’escalade de violence, la barbarie des exactions et des viols commis à l’endroit des populations civiles au Sud-Kivu ne laissent pas indifférente l’Organisation des Nations Unies.
Selon Ocha, le Bureau de coordination des Affaires humanitaires des Nations unies, ces actes sont à mettre sur le compte des hommes armés, aussi bien des combattants rwandais des FDLR que des FARDC, Forces armées de la République démocratique du Congo, rapporte radiookapi.net
Dans un point de presse tenu vendredi dernier à Genève, la porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’Onu a épinglé les souffrances qu’endure la population civile dans le Sud-Kivu. D’après Elizabeth Byrs, porte-parole de Ocha à Genève en Suisse « il y a une explosion de la violence et des exactions qui sont commis par les FDLR et l’armée congolaise. Ce, malgré le récent cri d’alarme de la communauté humanitaire ». « Le dernier cas en date qui est le plus troublant et le plus dramatique , poursuit-elle, est celui du viol d’une fillette de trois ans le 20 mai par les groupes armés dans le territoire de Kalehe».
D’après elle, la victime est morte avant d’arriver à l’hôpital, à la suite de ses blessures trop importantes pour être soignée. Sa mère a indiqué à des humanitaires que toutes ses soeurs âgées de 12,14 et 17 ans avaient été également violées au moins une fois par des hommes armés. A en croire la porte-parole de Ocha, c’est un cas qui représente la barbarie, l’horreur qui est en train de se passer au Sud-Kivu. Elle a recensé 59 cas de viols enregistrés entre le 1er et le 23 mai 2009 à Minova, une localité de Kalehe. En avril, 49 viols y avaient été signalés, a-t-elle précisé. Au total, plus de 1.330 personnes ont été victimes de viols au cours du premier trimestre dans cette région, selon l’agence onusienne.
Cette « dégradation de la situation » limite, par ailleurs, l’accès des humanitaires aux civils et en particulier aux nombreuses personnes déplacées, révèle Ocha. Ce plaidoyer est une interpellation des humanitaires tant nationaux qu’internationaux au sujet de la situation désastreuse dans laquelle vivent les populations de l’Est en général et celles du Sud-Kivu en particulier face aux exactions des groupes armés et hommes en uniforme.