BUNIA, le 1 mars (IRIN) - Les combats opposant les soldats gouvernementaux, appuyés par des casques bleus de l'ONU, à des groupes de miliciens dans la province de l'Orientale, au nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), ont fait des centaines de déplacés, selon le Bureau des Nations unis pour la coordination des Affaires humanitaires (OCHA) à Bunia, dans le district de l'Ituri.
Les affrontements ont occasionné le déplacement de trois cent personnes arrivées lundi à Aveba, à 12 km au sud de Tchedi a indiqué Modiba Traoré. « Ils viennent s'ajouter aux 4 000 autres qui se retrouvent déplacés à Aveba depuis la fin janvier et qui étaient déjà assistées pour un mois », a-t-il ajouté.
A ce stade, aucune action humanitaire d'urgence n'est nécessaire, a-t-il dit, mais les agences humanitaires sont prêtes à intervenir.
Depuis trois semaines, ce sont entre 8 000 et 10 000 personnes qui ont fui Tcheyi pour se réfugier à Aveba à la suite des messages lancés par le Général Bob Ngoy, le commandant des opérations militaires des forces armées congolaises (FARDC) annonçant une opération imminente de ses troupes dans le nord-est pour désarmer les miliciens.
Un bataillon de commandos, appuyé par des compagnies de contingents pakistanais, bangladeshi et sud africains et plusieurs hélicoptères de combat, a participé à cette opération lancée tôt lundi matin sur trois axes : au nord de Tcheyi, autour des localités de Rusoke et de Talolo, et à partir de deux axes, au sud de Bunia, dans la direction de Boga.
Les troupes des Nations unies ont été bombardées à l'artillerie lourde et au mortier. Les miliciens identifiés comme ceux issus des Fronts des Résistances Patriotiques en Ituri et qui font partie d'une nouvelle milice, le Mouvement pour la Révolution au Congo.
Selon Jennifer Bakody, la porte-parole de la Mission des Nations unies en RDC (MONUC), neuf soldats gouvernementaux grièvement blessés ont été transférés à la clinique de la MONUC à Bunia, à 75 km au nord de Tcheyi. Toutefois, elle a indiqué que le bilan côté milicien n'est pas connu.
Près de 16 000 ex-miliciens ont volontairement rendu leurs armes dans le cadre du programme de désarmement et de réinsertion sociale en RDC. Pour la plupart, ils ont été intégrés dans l'armée régulière ou sont retournés à la vie civile. Quelque 2 000 miliciens ont refusé de prendre part au programme qui s'est achevé en juin 2005.
Depuis, 6 brigades des FARDC ont été déployées en Ituri dans le but de désarmer par la force les miliciens récalcitrants. Une brigade compte entre 1 500 et 3 200 soldats.