Congo Planète
Rechercher Congo Planete
Accueil Nouvelles Vidéos Musique Photos Facebook Twitter Rencontres Newsletter Podcasts Mobile RSS
Contrats chinois: l'obstacle est levé

Le Potentiel - 30 septembre 2009
Wu Zexian et Joseph Kabila
Wu Zexian reçu par Joseph Kabila

La Chine ne voudrait pas porter le chapeau de l’échec des négociations entre la RDC et le FMI. Elle accepte de signer l’avenant qui sanctionne les amendements portés au partenariat sino-congolais. « Pourvu que ce soit le dernier », a prévenu son ambassadeur en RDC, comme pour mettre un terme à toutes les pressions multilatérales autour de la convention sino-congolaise. Ces précisions ont été données par le diplomate chinois hier mardi lors de son passage à notre rédaction à la suite d’une matinée diplomatique qu’organise régulièrement le journal Le Potentiel.

Plus de doute autour de la signature, par le consortium d’entreprises (Exxim Bank, CREC et Sinohydro), de l’avenant qui sanctionne les divers amendements portés au partenariat sino-congolais. L’on pensait que la partie chinoise émettait certaine réticences contre cette option, solution proposée par le Fonds monétaire international, FMI, pour dégager la voie à la conclusion d’un nouvel accord formel avec la RDC au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC). Il n’en est plus le cas. La Chine cède, mais prévient…

La confirmation est de l’ambassadeur de la Chine en RDC, M. Wu Zexian, en visite hier mardi aux installations du groupe de presse Le Potentiel. « Nous ne nous opposons pas à la signature de cet avenant. Il s’agit tout simplement de clarifier certains termes. Mais, nous espérons qu’il n’y aura plus d’autres points à changer », a néanmoins prévenu l’ambassadeur chinois. Une façon de mettre en garde tous ceux qui s’érigent en obstacle pour gêner la concrétisation de la convention sino-congolaise.

Le diplomate chinois considère toujours cette nouvelle formule de coopération entre la Chine et la RDC comme une manifestation de concrétiser la volonté de la Chine de faire le « développement en commun » avec différents pays. « C’est un accord un peu particulier qui inaugure une ère nouvelle de coopération », a-t-il souligné.

Concernant l’impact supposé négatif de ces contrats sur le cycle d’endettement de la RDC, il a réfuté cette affirmation en précisant que la garantie aux projets d’infrastructures par les réserves minérales ne peut constituer une dette extérieure. Il a insisté sur le fait que les entreprises chinoises avaient déjà commencé à travailler sur trois routes et un hôpital.

« Il faut que les gens changent de raisonnement pour voir les choses plus clairement. Cette nouvelle forme de coopération basé sur le principe « gagnant-gagnant » profite à tout le monde, surtout pour un pays post-conflit comme la RDC qui a un grand besoin d’infrastructures pour se reconstruire », a-t-il indiqué. Plus explicite, il a enchaîné : « Nous avons évité, dès le début, une situation qui pouvait mener à une aggravation de la dette de la RDC. Nous, nous travaillons à aider le Congo, nous ne sommes pas de ceux qui créent les problèmes et la Chine ne s’immisce jamais dans les problèmes internes d’un Etat souverain. La Chine œuvre pour la paix et le développement des Nations ».

LEVEE DE BOUCLIER

Ainsi, les contrats chinois ne sont plus un obstacle sur lequel le FMI devait s’accrocher pour justifier les multiples reports de la conclusion d’un nouveau programme triennal avec la RDC. La Chine a finalement mis de bémol dans son projet d’accompagner la reconstruction de la RDC.

La garantie commerciale rattachée au projet minier sur lequel sont greffés les travaux d’infrastructures constitue une soupape de sécurité à tout accord commercial et joue plus un rôle psychologique. « La RDC ne court aucun risque d’endettement. Les risques ont été pris par la banque chinoise et la joint-venture », a-t-il précisé. Plus rien ne bloquerait donc la signature d’un nouveau programme économique entre la RDC et le FMI.

Cependant, si la Chine a accepté, de parvenir à un compromis avec le FMI, elle n’entend pas céder à d’autres pressions ultérieures. La garantie commerciale est certes abandonnée, mais la Chine, à en croire son ambassadeur continue à défendre l’idée selon laquelle le partenariat signé avec la RDC ne porte nullement des germes d’un nouveau cycle d’endettement.

Malheureusement, le FMI n’a rien voulu entendre de tous ces arguments. Pour son directeur général, Dominique Strauss-Kahn, de passage à Kinshasa, il ne pouvait être question de conduire un programme d’allégement de la dette publique extérieure congolaise et laisser le pays, dans le même temps, se ré-endetter.

Le partenariat sino-congolais prévoit des investissements en infrastructures en contrepartie d’un projet minier sur un gisement contenant 10 millions de tonnes de cuivre et 620.000 tonnes de cobalt. Le montage prévoit la construction des routes, des voies de chemin de fer, des hôpitaux, des écoles pour six milliards de dollars US et le solde de trois milliards pour la création d’une société sino-congolaise en joint-venture pour un projet minier.

Dans le projet minier, la partie congolaise devait détenir 32% du capital contre 68% pour la partie chinoise. Par ailleurs, le contrat stipulait que le résultat d’exploitation devait servir totalement dans une première étape au remboursement et à l’amortissement de l’investissement minier extractif et industriel, intérêts compris, puis au paiement des travaux d’infrastructures à hauteur de 66% des bénéfices. C’est à l’issue de ces deux étapes qu’il devait être question de distribution de dividendes entre les parties contractantes.

LES AMENDEMENTS PREVUS

Il faut dire que lors du passage, début août, à Kinshasa d’une équipe du département Afrique du FMI, malgré les incertitudes qui pèsent sur la signature effective du contrat chinois révisé, la mission a donné l’ impression d’être confiante quant à l’aboutissement concret de ce nouvel accord.

L’accord amendé prévoit, entre autres, la levée de la garantie de l’Etat sur les investissements d’un montant 3 milliards Usd sur le volet commercial de l’activité minière ; le maintien de la garantie de l’Etat sur les projets d’infrastructures de 3 milliards Usd, mais à des taux concessionnels n’excédant pas 4,5% ; et l’élimination de la deuxième phase du projet d’infrastructures d’un montant de 3 milliards Usd.

Comme la Chine ne s’oppose plus - du moins à cette étape - à la signature de l’avenant au partenariat initial – l’on peut d’ores et déjà supposer que le gouvernement devait aborder avec sérénité le prochain round de négociations avec les créanciers traditionnels de la RDC, membres du club de Paris.

Prévue initialement le 15 septembre dernier, la réunion des créanciers du Club de Paris a été reportée au 21 octobre 2009. Le FMI espère obtenir les « assurances financières » du Club de Paris dans la perspective de la conclusion d’un nouveau programme triennal. Début novembre, le FMI et la Banque mondiale devaient se retrouver à Washington pour débattre des « questions communes » à prendre en compte dans le nouveau programme.

Ce n’est qu’au terme de ces deux réunions que le FMI devait approuver, en Conseil d’administration, le nouvel accord à conclure avec la RDC. Parviendrait-on à vider toutes ces étapes avant fin décembre 2009, et donc à finaliser les discussions pour un nouvel accord formel avec la RDC ? Le suspense est bien manifeste.

Le plus évident est que la probabilité de la conclusion d’un nouveau programme avec le FMI avant fin 2009 n’est plus exclue. Pourvu que les deux étapes préalables de Paris et Washington ne se soldent pas par un échec, au regard des dérapages des finances publiques.


Autres articles


  1. Assemblée nationale : le budget 2019 adopté à hauteur de 6 milliards USD (3 novembre 2018)
  2. 8 habitants sur 10 vivent sous le seuil de pauvreté absolue en RDC (15 octobre 2015)
  3. Le Sénat adopte le budget 2015 revu à la hausse (11 décembre 2014)
  4. Corruption : la RDC classée 154e sur 174 pays par Transparency International (4 décembre 2014)
  5. Doing Business 2015: la RDC améliore son environnement des affaires (29 octobre 2014)
  6. Matata Ponyo inaugure le guichet unique pour la création d'entreprises en RDC (3 juin 2013)
  7. « La corruption gangrène tous les secteurs économiques de la RDC » (16 mai 2013)
  8. La RDC veut sortir Matadi de la liste des « ports les plus chers du monde » (14 novembre 2012)
  9. La RDC perd une place dans le classement Doing Business 2013 de la Banque mondiale (29 octobre 2012)
  10. Le pétrole du Parc national des Virunga est à vendre (24 septembre 2012)
  11. Le gouvernement s'engage à améliorer le climat des affaires (27 août 2012)
  12. Augustin Matata Ponyo nommé Premier ministre (18 avril 2012)
  13. La RDC devrait enregistrer une croissance record de 7 % en 2013 (12 avril 2012)
  14. Le Premier ministre Adolphe Muzito a démissionné (6 mars 2012)
  15. Le mot de grève d'Etienne Tshisekedi n'a pas été suivi à Matadi (30 janvier 2012)
  16. La RDC et la Chine signent deux accords de coopération de 16 millions USD (22 décembre 2011)
  17. L'économie verte, une opportunité pour la RDC riche en ressources (10 octobre 2011)
  18. Clôture de la 7ème session de la Grande commission mixte Rdc-Afrique du Sud (21 juin 2011)
  19. La France annule plus d'un milliard USD de dette de la RDC (7 juin 2011)
  20. Pillage organisé du portefeuille de l'Etat (8 avril 2011)
  21. Hausse des prix des carburants en RDC (31 mars 2011)
  22. La Banque centrale du Congo appelée à rendre opérationnel le Fonds national de la micro finance (22 mars 2011)
  23. Le FMI satisfait des progrès enregistrés par la RDC (2 mars 2011)
  24. Le vice-Premier ministre chinois Hui Liangyu rencontre le président Joseph Kabila (13 janvier 2011)
  25. La SNCC devient une société commerciale (28 décembre 2010)
  26. La suspension de la RDC de l'AGOA n'est pas une sanction, selon l'ambassade américaine (28 décembre 2010)
  27. Obama exclut la RDC de la liste des partenaires commerciaux des USA, Lambert Mende réagit (22 décembre 2010)
  28. Troisième feuille de route du gouvernement sur l'amélioration du climat des affaires (22 décembre 2010)
  29. Jean-Claude Nachega, directeur de cabinet-adjoint à la Primature, honoré pour son travail (1 décembre 2010)
  30. La BCC exclut tout recours à la politique de change par la vente des devises (1 décembre 2010)


TV Congo Radio en ligne Radio en direct
Disponible sur App Store
Disponible sur Google Play


 

Nous contacter | Qui nous sommes | English Edition | Version en Anglais

© CongoPlanete.com. Tous droits réservés.