La cérémonie a commencé avec deux discours prononcés par les deux Chefs d’Etat, suivi de l’audition des rapports des commissions techniques respectives, de la signature d’un nouvel accord portant sur l’eau et de la lecture du communiqué final.
Premier à prendre la parole, le Président Joseph Kabila, après le mot de bienvenue exprimé à l’endroit de son collègue et de sa délégation, a rappelé l’objectif de la Grande commission mixte instituée depuis 2004, à savoir « renforcer la coopération dans plusieurs domaines ». Il a cité, entre autres, la Politique et la Gouvernance, la Défense et la Sécurité, l’Economie, les Finances et les Infrastructures ainsi que l’Action socioculturelle et humanitaire. Il a renouvelé sa foi dans la concrétisation des projets retenus, tout en reconnaissant les difficultés apparues dans la concrétisation de certains. Aussi, a-t-il trouvé dans les assises de Lubumbashi l’occasion de relever les défis, non sans émettre le vœu de voir cette session « marquer un tournant décisif dans la coopération, la solidarité et l’amitié » entre les peuples congolais et sud-africain. Il a terminé son speech par rendre un hommage particulier à Mme Albertine Sisulu, grande combattante et militante dans la lutte contre l’apartheid.
Tout en réciproquant le mot de bienvenue, le Président Jacob Zuma a placé le rendez-vous de Lubumbashi dans la démarche de mesurer le progrès de la mise en œuvre des recommandations de de la Grande commission mixte remonte à 2004, sous la Transition ayant abouti aux premières élections de 2006. Félicitant son homologue congolais pour les efforts continus entrepris en vue de la consolidation de la paix et de la démocratie, notant au passage que la Rdc renoue avec le deuxième cycle électoral en cette année 2011, il a réaffirmé la politique de soutien de son gouvernement au gouvernement congolais « dans la mise sur pied d’institutions durables ». Il s’est appesanti sur les résultats réalisés au plan de la coopération bilatérale, même si, a-t-il souligné, « il reste encore beaucoup de choses à faire ». Il a estimé que le rapport des experts « va démontrer sans doute les progrès réalisés et les défis qui devront être relevés ».
Concernant la coopération multilatérale, il s’est réjoui du sommet organisé récemment en Afrique du Sud à l’intention de la Sadc, du Comesa et de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est dans l’objectif de l’intégration économique des pays membres.
L’audition des rapports s’étant faite à huis clos, c’est à la signature du protocole d’accord sur l’eau et à la lecture du communiqué final que la presse a été rappelée dans la salle.
Du communiqué final, lu par le ministre conngolais de la Coopération régionale et internationale Raymond Tchibanda (pour la version française) et la ministre sud-africaine des Relations extérieures et Coopération Maite Nkoana-Mashabane (pour la version anglaise), on peut retenir la revue de l’application des engagements et des recommandations de la 6ème session concernant les projets de coopération dans les domaines de la Politique et de la Bonne gouvernance, de la Défense et de la sécurité, de l’Economie, des finances et des infrastructures ainsi que des Affaires socioculturelles et humanitaires. Il y a aussi le progrès réalisé dans les projets bilatéraux, tout en levant l’option de se concentrer en priorité sur les accords en voie de concrétisation en raison de l’impact de la crise internationale ; la possibilité d’un partenariat tiers étant envisagée. Les deux parties ont reconnu les résultats positifs de la réalisation des 5 Chantiers. La partie sud-africaine s’est félicitée des préparatifs des élections en RDC. Elle a souligné sa disponibilité à apporter une contribution significative en vue de leur réussite, considérant que c’est la démocratie comme un gage du développement.
S’agissant de la situation sécuritaire en Afrique, la Rdc et l’Afrique du Sud ont déploré la résurgence de la guerre au Soudan, la recrudescence des hostilités militaires en Libye accentuant la crise humanitaire et le refus de la Haute autorité de transition de Madagascar de tenir compte des résolutions de la Sadc.
En international, elles ont prôné la réactivation du Nepad et, notamment, de la coopération sud-sud.
Il est à noter qu’arrivé à Lubumbashi le mardi 21 juin 2011 à 9h20, le Président Jacob Zuma a été directement conduit au gouvernorat de province où il a échangé près d’une heure durant avec son homologue congolais, venu la veille. C’est à deux qu’ils ont pris par la suite le chemin de Grand Hôtel Karavia.
Poids économique respectif
La Rdc, l’Afrique du Sud et le Nigeria passent pour les trois pôles de développement du continent respectivement pour l’Afrique centrale, l’Afrique australe et l’Afrique occidentale. Mais avec cette particularité pour la Rdc d’être à la fois membre de la Ceeac et de la Sadc, structures communautaires regroupant, à deux, presque la moitié des Etats de l’Union africaine.
Avec ses 1.219.912 km2 et une population estimée en 2010 à 50 millions d’âmes, l’Afrique du Sud, gros producteur de maïs, blé et coton, a un sous-sol riche en diamant, uranium, or et charbon.
Elle est la première puissance économique du continent avec un PIB de 287,2 milliards Usd.
Depuis la fin de l’apartheid, elle est devenue le principal partenaire économique de la Rdc avec ses 2.345.000 km2 pour une population de 71 millions d’âmes. Gros producteur de bois et de café, ce pays a un sous-sol riche en diamant, or, cuivre, étain, coltan, bauxite, fer, manganèse, charbon, pétrole, gaz méthane…
Au travers de l’ex-Rhodésie (Zimbabwe et Zambie), les deux Etats ont toujours été proches depuis l’époque coloniale.
Cependant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, il a fallu l’avènement du Président Joseph Kabila à la tête du pays en janvier 2001 pour que soit instituée une Grande commission mixte se tenant de façon alternative.
C’est ainsi que la 6ème session a eu lieu en Afrique du Sud qui va devoir abriter la 8ème session après celle de Lubumbashi.