Dans sa 11ème réunion de l’année, le Comité de politique monétaire (CPM) qu’a présidé hier mardi 30 novembre Jean-Louis Kayembe wa Kayembe, son vice-président, a décidé de maintenir inchangés les taux de ses principaux instruments de politique monétaire, convaincu de leur efficacité à aider à la réalisation à fin 2010 d’un taux d’inflation à un chiffre autour de 8,8% contre une cible annuelle de 9,9%.
« L’objectif d’un taux d’inflation à un chiffre demeure réalisable. L’essentiel est de garder une nette coordination de politique monétaire et budgétaire », a indiqué Jean-Louis Kayembe, répondant à une question de la presse.
Après une lecture de principaux segments des marchés, le CPM s’est donc résolu de maintenir le dispositif actuel de politique monétaire (le taux directeur et le coefficient respectivement à 22 % et 7 %). Selon ses simulations, la Banque centrale du Congo devait le plus possible faire usage du Billet de trésorerie (BTR) dans la régulation de la liquidité.
Étant donné l’approche des fêtes de fin d’année, le CPM a recommande « la poursuite des politiques budgétaire, monétaire et de change prudentes et coordonnées en vue de préserver la stabilité du cadre macroéconomique, d’une part, et d’autre part, d’atteindre les critères de performance du Programme économique du gouvernement, PEG Il en sigle ».
Dans son intervention, Jean-Louis Kayembe n’a pas manqué de saluer la décision favorable d’annulation de la dette de la RDC prise par le Club de Paris le 17 novembre 2010. « La décision d’effacement de la dette devait aider la Banque centrale à conforter le niveau de ses réserves internationales », a-t-il déclaré.
POINT SUR LA CONJONCTURE
Faisant le point de l’évolution de la conjoncture au 29 novembre 2010 le CPM a fait remarquer que la situation macroéconomique a été marquée durant cette période par une relative accalmie après les tensions observées récemment sur les marchés des changes et des biens et services tenant, d’une part, à l’expansion de la liquidité et, d’autre part, à la révision à la hausse des prix des produits pétroliers.
Sur le marché des biens et services, le rythme de formation des prix à la consommation s’est situé à 0,28 % au 28 novembre contre 0,37 % une semaine après l’ajustement à la hausse des prix des produits pétroliers intervenu le 7 novembre dernier.
Par contre, sur le marché des changes, une légère appréciation a été observée au 29 novembre sur les segments interbancaire (0,5%) et parallèle (0,36%) comparativement à la semaine précédente. Par rapport à fin octobre, la dépréciation des cours sur les marchés interbancaires et parallèle se sont atténuées (0,05 % et 0,02 % contre respectivement 0,55 % et 0,09 %).
Sur le marché monétaire, la baisse de la marge de positivité du taux directeur s’est poursuivie, induite par la hausse de l’inflation. En effet, le taux directeur réel se situe à 13,2 points contre 14 points un mois auparavant. Les instruments de politique monétaire, a souligné le CPM, ont contribué à ponctionner 14,5 milliards de CDF au cours du mois de novembre, via les BTR (10 milliards de CDF) et les recouvrements des refinancements (11,7 milliards) ; la baisse du niveau de la réserve obligatoire s’étant traduite par une injection de liquidité de 7,2 milliards de CDF au cours de la même période.