Le projet de loi devant organiser des forces armées congolaises a été jugé, mardi, recevable par l’Assemblée nationale, après le débat général et la réplique du ministre de la Défense, Mwando Simba, aux préoccupations des députés. Celles-ci ont porté sur la structure des forces armées, la durée de la mise en œuvre de la reforme et du coût de cette opération, rapporte radiookapi.net
Ce projet de loi organique des FARDC a été envoyé à la commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale pour examen approfondi. Pour Mwando Nsimba, le programme est vaste mais il y a des priorités. «Cette réforme est d’une importance capitale ; étant donné que c’est le fondement même de la nation et que ce sera la base de la solidité de notre défense. Donc, il s’agit-là d’une loi capitale», a estimé le ministre Mwando. S’agissant du coût exact de cette réforme, il a précisé : «Quand nous aurons à présenter la loi de programmation, en ce moment-là, vous connaîtrez le coût. Ce que nous faisons aujourd’hui c’est la stabilisation et le rajeunissement de nos troupes, la mise à la retraite, l’amélioration des conditions sociales du soldat, puis la stabilisation même de la situation sécuritaire du pays. Ça c’est la première phase. Et tout ceci sera repris dans la loi de programmation.»
Au cours de la même plénière à l’Assemblée nationale, le ministre a présenté le projet de loi relatif au conseil supérieur de la défense. Ce conseil est un organe technique important devant assister le chef de l’Etat, en sa qualité de commandant suprême des forces armées, dans la prise des décisions concernant le domaine de la sécurité et la défense.
Autopsie de l’armée congolaise
Dans son exposé, le ministre Mwando Nsimba a procédé à un diagnostic sévère de l’armée. Le manque d’une politique claire et ordonnée d’acquisition, de gestion et de maintenance des équipements, avec pour conséquences : les forces armées disposent de matériels insuffisants, vétustes, obsolètes et très souvent inadéquats. Les infrastructures militaires de base sont insuffisantes et délabrées, parfois même inexistantes à certains endroits. Le ministre de la Défense ajoute que le personnel est non seulement majoritairement vieilli, mais présente des carences profondes au niveau de l’instruction militaire, technique et morale.
En plus de cela, l’armée est hétérogènes composée des éléments issues des différentes ex fractions militaires et des groupes armés favorisant le déséquilibre géographique et ethnique des effectifs principalement au niveau des hommes de rang.
Les députés ont plutôt enfoncé le clou. Ils ont souligné que la solde est insignifiante et le payement irrégulier. Que la plupart des populations ont une image négative du militaire, qui représente plutôt une source d’insécurité au lieu de les sécuriser. Certains députés ont déclaré que l’armée compte plus d’officiers que d’hommes de troupes. La corruption et la mauvaise gestion ont gangrené l’armée, dont les éléments accusent surtout un manque criant de patriotisme, ont-ils ajouté.
S’agissant de la durée de cette reforme, Mwando Nsimba a estimé qu’elle devrait s'étendre sur près de 10 ans avec 3 grandes phases. Celle de la préparation, la montée en puissance des forces armées et enfin pour finir par la mise en place d’une armée dissuasive. A la fin de cette reforme, les forces armées compteront plus ou moins 76 généraux et 2.516 officiers supérieurs. Il a faut savoir que la reforme vaut ce que valent moyens financiers mis en jeu. Donc il faut une loi de programmation militaire qui demande des gros moyens. Puisque la reforme devra passer par le recrutement, la formation et le recyclage, l’équipement, l’encadrement et la mise en retraite honorable des éléments des forces armées. L’adoption d’une loi ensuite sa promulgation est une chose ; tandis que son application est une autre chose, a-t-il reconnu.