Le ministre de la Défense nationale et celui des Transports ont répondu, le mercredi 18 novembre 2009, aux questions orales avec débat à l’Assemblée nationale. Le député Ernest Kyaviro a demandé au ministre de la Défense de fournir des réponses à quelques questions lancinantes concernant les Forces armées de la République démocratique du Congo. L’autre question orale, du député Paulin Bapolisi, était relative aux nombreux problèmes qui rongent le secteur pluriel des transports.
La plénière du mercredi 18 novembre 2009, à la chambre basse du Parlement a porté sur deux questions orales avec débat destinées à deux ministres du gouvernement central. Initiée par le député Jean-Louis Ernest Kyaviro, la première question orale avec débat, était adressée au ministre de la Défense nationale et anciens combattants, Charles Mwando Simba. La seconde, œuvre du député Paulin Bapolisi Bahuga, était destinée au ministre des Transports et Voies de communication, Matthieu Mpita.
La police des débats était conduite, comme d’habitude, par le président de l’Assemblée nationale, Evariste Boshab. Aussitôt que les deux membres du gouvernement et leurs suites ont pris place du haut de la tribune, Evariste Boshab accorda la parole aux auteurs des questions.
SITUATION ACTUELLE DE L’ARMEE
Dans sa question orale, Ernest Kyaviro a demandé au ministre de la Défense de fournir des réponses, appuyées si possible des statistiques, à quelques questions lancinantes concernant les Forces armées de la RDC. « C’est dans le souci d’améliorer le processus de paix qui est en marche dans les provinces du Nord et du Sud Kivu, pour établir un état des lieux objectif de la situation sur le terrain, en vue de contribuer à l’éradication des poches de résistance résiduelles ; et surtout pour vérifier la véracité des affirmations contenues dans divers documents rendus publics sur la crise à l’Est du Congo, dont le Rapport d’enquête de la Monuc sur les crimes commis, entre autres, à Kiwanja et Kanyabayonga que nous avons initié cette question orale », a précisé le député RCD/K-ML.
Kyaviro a soulevé des questions touchant à presque tous les contours de l’armée, notamment les traits saillants des statistiques, territoire par territoire, des victimes civiles des dernières opérations dont le mixage, les opérations contre le CNDP, Umoja Wetu et Kimia II ; les rapports des sites de l’ICCN accusant les officiers en fonction des FARDC parmi les auteurs de l’extermination d’animaux. Pouvez-vous nous dire combien de FDLR, Interahamwe et autres membres de groupes étrangers ont-ils été objet de poursuites judiciaires en RDC pour des crimes commis au Congo sur des sujets congolais ?
Dans ses réponses, le ministre de la Défense a été « évasif » et s’est dit être « en difficulté » pour mettre sur la place publique des dossiers aussi sensibles que ceux de l’armée. Toutefois, Mwando Simba a tenté de clarifier certaines préoccupations. A la question relative aux FDLR, il a attribué la responsabilité à la communauté internationale qui a demandé à la RDC de les accueillir comme réfugiés. « Nous sommes victimes de notre hospitalité », a-t-il déclaré. Par contre, le ministre de la Défense a dit ignorer le « récent rapport de la Monuc » dont il est question. Tout comme il s’est dit qu’il serait « hasardeux » d’affirmer que les FARDC ont récupéré toutes les armes des anciens groupes armés après leur intégration à l’armée nationale.
DES MOYENS DE TRANSPORT VETUSTES
« Quelle est la politique gouvernementale en matière de transports en RDC ? ». C’est l’essentiel du contenu de la question orale du député Bapolisi relative aux nombreux problèmes qui rongent le secteur pluriel des transports.
« Dans son branle-bas quotidien de combat pour survivre, la population congolaise se voit obligée, soit se résigner à un enclavement rétrograde, soit emprunter des moyens de transport aussi rares que périlleux. Dans ce contexte, les crashes d’avions, les naufrages des embarcations, les déraillements des trains, les accidents de la circulation à Kinshasa et ailleurs, sont légion et constituent des faits à la fois tragiques qui indiquent que le ministère des Transports accuse des failles meurtrières », a déclaré l’auteur de la question orale.
Paulin Bapolisi déplore le fait que, devant de telles « hécatombes », le ministère se contente seulement d’exiger le manifeste des passagers à chaque embarquement et de faire payer à chaque voyageur qui prend un avion 10 dollars pour les vols à l’intérieur du pays et 50 dollars pour les vols internationaux.
Ainsi, voulait-il savoir : à combien s’élève actuellement le montant issu de l’opération « Go pass » en cours et quelle est sa durée ? Quand et par où débuteront les travaux de réhabilitation des aéroports pour lesquels cet argent est exigé ? Pourquoi autant d’épaves d’avions sur les tarmacs ?
Par rapport au transport fluvial et lacustre, l’auteur a voulu savoir pourquoi les voies navigables ne sont pas balisées ; et quelle est la politique gouvernementale en vue de réparer les vieilles ou acheter de nouvelles unités de navigation.
Dans sa réponse, le ministre des Transports a répondu tant bien que mal, en donnant son plan de travail à court, moyen et long terme. Au cours du débat qui s’en est suivi, plusieurs intervenants ont démontré au ministre qu’il n’était pas convaincant.