La police nationale congolaise, les Forces armées de la RDC (FARDC) et la Monuc ont commencé mercredi à Gemena, la planification d’une opération armée à Dongo. L’annonce a été faite par le porte-parole militaire de la Monuc, le colonel Jean-Paul Dietrich, sans donner plus de détails. De même, il n’a pas confirmé l’information officielle faisant état de la reprise de Dongo par la police congolaise. Entretemps, le nombre de réfugiés de Dongo au Congo Brazzaville est passé de 44 000 à 54 000, selon le HCR, rapporte radiookapi.net
Un flou persiste sur les forces qui contrôlent la localité de Dongo dans la province de l’Equateur. Dans une interview accordée à radiookapi.net mercredi, le porte-parole militaire de la mission de l’Onu en RDC (Monuc), le colonel Jean-Paul Dietrich a indiqué que les forces de la Monuc ont quitté Dongo après l’incident du 26 novembre dernier où un hélicoptère de la mission onusienne avait essuyé des tirs. Cependant, il n’a pas été en mesure de confirmer l’information officielle qui attribue le contrôle de Dongo à la police congolaise. « Tous les acteurs ont très peu d’informations sur la situation à Dongo », a déclaré le colonel Jean-Paul Dietrich. Il a indiqué que l’attaque du 26 novembre dernier avait pour principale cible les éléments de la police basés à Dongo. Les tirs des assaillants [Ndlr : le porte-parole de la Monuc parle soit des assaillants, soit des éléments armés, sans préciser leur identité] ont commencé bien avant l’arrivée de l’hélicoptère de la Monuc parti ravitailler la vingtaine des casques bleus qui se trouvaient dans la cité de Dongo. Les casques bleus se sont retrouvés entre les feux croisés des assaillants et de la police. « Avant l’arrivée de l’hélicoptère, il y avait déjà des tirs entre les assaillants et la police sur place qui a capturé deux éléments de cette rébellion. Lors de cette attaque, un casque bleu a été touché. Après l’atterrissage de l’hélicoptère, les assaillants ont tiré sur l’hélicoptère et blessé deux autres casques bleus, le pilote et un agent de la police. Huit éléments n’ont pas pu être transportés dans l’hélicoptère. Ils ont été récupérés grâce à une opération de sauvetage », a expliqué le porte-parole militaire de la Monuc.
Pour l’instant, la situation n’est pas claire dans cette localité, a encore affirmé le colonel Jean-Paul Dietrich. Toutefois, il a indiqué que les différents acteurs impliqués dans cette situation se consultent régulièrement. Il s’agit des Forces armées de la RDC, de la police et de la Monuc. A ce sujet, la planication d'une opération à mener conjointement par la police nationale et les FARDC avec l'appui logistique de la Monuc a débuté ce mercredi à Gemena, selon lui, sans fournir plus de détails. Quant aux localités de Buburu et Imese, le porte-parole militaire de la Monuc a indiqué que là aussi, les informations ne sont pas claires, se contentant des chiffres fournis par le HCR. Des villageois ont rapporté à la Monuc qu’une foule composée d’hommes armés se dirigeraient vers Mbandaka, a-t-il indiqué. Là non plus, il n’y a pas beaucoup de précisions.
Une mission de reconnaissance de la Monuc par hélicoptère a été annulée à cause de problèmes techniques, a fait savoir le colonel Jean-Paul Dietrich. « Je crois que les autorités (congolaises) n’ont peut-être pas vu la gravité de la situation. Ils ont sous-estimé le potentiel agressif [des assaillants], ils ont perdu le contrôle. C’est pourquoi les choses se sont dirigées dans cette direction », a regretté le porte-parole militaire de la Monuc.
Brazzaville enregistre déjà 54 000 réfugiés
Le nombre des réfugiés originaires de Dongo au Congo Brazzaville a augmenté de plus de 10.000 en trois jours. Actuellement, les services administratifs du département de la Likouala, cités par le HCR, dénombrent 54 000 refugiés. A ce nombre s’ajoute 38.000 déplacés internes, selon le HCR.
Toujours d'après le HCR, les réfugiés présents dans le département de la Likouala sont repartis sur 305 villages autour du village Ubangi au Congo Brazzaville. Ces personnes proviennent de Dongo et de Buburu, deux localités du district du Sud Ubangi, dans la province de l’Equateur (RDC), selon la même source.
La plupart des réfugiés sont des Ebola, mais l’on compte aussi des Enyele, d’après la chargée des relations extérieures du HCR en RDC, Francesca Fontanini, jointe mercredi par radiookapi.net
D’après elle, le déficit en personnel médical influe négativement sur la couverture médicale des malades. Pour ce qui est de l'approvisionnement en eau, les réfugiés se servent de l'eau de rivière non traitée pour la boisson et le ménage.
Le HCR annonce avoir obtenu six bladers de 10.000 litres chacun. Le déficit en eau potable demeure toujours préoccupant sur les sites. Les comprimés de purification d’eau sont aussi disponibles et devraient être acheminés sur les sites dans les meilleurs délais. La dotation des médicaments se poursuit au niveau des structures de soins de Betou, Impfondo, Dongou, Boyele, des localités qui accueillent les réfugiés.
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