Le gouvernement congolais a communiqué, à Kinshasa, aux ambassadeurs des pays membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU sa position sur le mandat de la MONUC (Mission des Nations Unies au Congo).
Le ministre des Affaires étrangères, Alexis Thambwe Mwamba, qui en a fait la communication aux ambassadeurs, s’est réservé, à l’issue de la réunion, de divulguer le contenu de la communication en rapport avec le vote attendu lundi de la résolution du Conseil de sécurité sur la reconduction du mandat de la Mission des Nations unies au Congo.
La RDC, à en croire certaines sources, voudrait voir la MONUC exercer sa mission dans un mandat focalisé, à l’Est du pays dans des zones où l’insécurité persiste encore et non se déployer sur l’ensemble du territoire congolais.
La Côte d’ivoire désapprouve la non prise en compte du point de vue de la RDC dans la rédaction de la résolution du Conseil de sécurité
Par ailleurs, l‘ambassadeur de Côte d’Ivoire, Ahipeaud Guillaume Christ, a désapprouvé la mise à l’écart du gouvernement congolais et la non prise en compte du point de vue de la RDC dans les discussions devant conduire au vote de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur le prolongement du mandat de la MONUC.
« La RDC doit être associée à la résolution qui sera prise par le Conseil de sécurité pour que cette résolution ait un sens », a-t-il souligné, précisant qu’il s’agit d’une question de souveraineté, la MONUC étant au Congo à la demande de la RDC.
Le diplomate ivoirien a dit avoir réagi ainsi en tant qu’ambassadeur de Côte d’Ivoire, pays qui vit les mêmes réalités avec l’ONUCI (Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire) dans le contexte où la Côte d’Ivoire n’est pas associée aux discussions sur la fin du mandat de cette force de l’ONU. « Comment comprendre que le gouvernement de la RDC, s’est-il exclamé, qui a appelé la MONUC à l’aide pour mettre fin à la présence des groupes armés étrangers à la base de l’insécurité dans la partie orientale du pays, et que le Conseil de sécurité, dans sa résolution qu’elle compte voter sur la RDC, mette les groupes armés, à savoir les FARDC et la LRA d’une part, et les FARDC et la PNC sur le même pied d’égalité ». Il s’est également étonné que le Conseil de sécurité ne fait aucune mention des exactions et viols commis par les casques bleus de la MONUC sur les populations congolaises dans l’exercice de leur mandat de protection des civils et de maintien de la paix sur le territoire congolais.
L’ambassadeur de Côte d’Ivoire a invité le Conseil de sécurité à prendre en compte le point de vue de la République Démocratique du Congo dans la rédaction de cette résolution, au lieu de s’illustrer dans une sorte de chantage contre les autorités congolaises : « La MONUC ne prêterait pas son appui à la RDC dans la traque des FDLR et de la LRA au cas où le gouvernement congolais déciderait de voir la MONUC partir ailleurs ».