Le Conseil de sécurité des Nations unies a prolongé jusqu'au 31 mai 2010 le mandat de sa force de paix en République démocratique du Congo (RDC), pays ravagé par la guerre, et appelé cette force, connue sous le nom de MONUC, à "veiller à la protection efficace des civils, du personnel humanitaire et du personnel et des installations des Nations unies".
Les 15 pays membres du Conseil de sécurité ont voté unanimement en faveur de l'adoption de cette résolution prolongeant le déploiement de la MONUC, dans la perspective de la prolonger encore pour un an.
La résolution 1906 autorise le maintien de cette force à un effectif de 19 815 soldats, de 760 observateurs militaires, de 391 policiers et de 1 050 hommes d'unités de police qualifiées. La MONUC est le contingent de maintien de la paix le plus important en nombre déployé par les Nations unies.
Le Conseil a appelé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki- Moon à effectuer un réexamen stratégique de la situation au 1er avril, en "étroite coopération" avec le gouvernement de RDC et la MONUC, dans la perspective d'une restructuration du mandat de la MONUC pour les "tâches vitales" qui doivent être menées "sans dé clencher de retour à l'instabilité", indique la résolution.
Le Conseil de sécurité a également demandé au gouvernement de RDC de "prendre immédiatement les mesures appropriées pour proté ger les civils" des violations des droits de l'Homme, l'exhortant également à appliquer pleinement sa "politique de tolérance zéro" et à mener des enquêtes complètes sur ces abus, précise-t-il.
Estimant que la première responsabilité du gouvernement est d' assurer la protection des civils, le Conseil a souligné l'urgence de démobiliser les groupes armés congolais et étrangers pour stabiliser la situation sur le long terme.
Plus tôt dans le mois, l'organisation Human Rights Watch a publié un rapport dénonçant de manière détaillée le meurtre délibé ré de plus de 1 400 civils entre janvier et septembre 2009, au cours de deux opérations successives de l'armée congolaise contre les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).
La semaine dernière encore, une opération sous l'égide des Nations unies en RDC, baptisée Kimia II, a été suspendue dans un contexte de "très graves conséquences humanitaires" a déclaré à la presse Alan Doss, représentant spécial du secrétaire général de l' ONU en RDC, au siège des Nations unies à New York.
Des éléments montrant que des forces soutenues par l'ONU auraient commis des violations des droits de l'Homme sont l'un des éléments qui ont entraîné la suspension de Kimia II, a indiqué M. Doss, ajoutant que l'ONU continuerait de surveiller les actions de l'armée congolaise.
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