La Monuc conditionne son soutien à l’armée régulière dans l’opération « Amani Leo », au retrait d’officiers congolais soupçonnés de violations des droits de l’homme.
La Mission onusienne en RDC (Monuc) a conditionné son soutien à l’armée de Kinshasa dans l’opération «Amani léo» contre les rebelles hutu, au retrait de certains officiers congolais soupçonnés de violations des droits de l’homme, a-t-on appris mercredi de sources onusiennes. Trois commandants d’unités sont actuellement visés par la demande de la Monuc qui attend la réponse des FARDC, a précisé une source onusienne à l’AFP.
La Monuc a dit aux FARDC « qu’elle ne pouvait pas travailler avec » ces officiers, dans le cadre de l’opération «Amani Leo», qui aurait dû commencer début janvier contre les FDLR.
«On doit identifier les bataillons et les commandants (FARDC) impliqués (...) Il doit y avoir une planification conjointe entre les FARDC et la force de la Monuc, puis un ordre conjoint signé par les deux. Après, les instances civiles et militaires de la Monuc doivent approuver le soutien aux FARDC», a-t-il détaillé.
Dans le nouveau mandat de la Monuc, renouvelé fin 2009 jusqu’au 31 mai prochain, le Conseil de sécurité a précisé que le soutien aux opérations des FARDC devait être « strictement conditionné au respect du droit humanitaire international et des droits de l’homme ».
Par ailleurs, une mission de vérification du pillage à Kabare composée des FARDC et de la Monuc s’est rendue, le 9 février dans la province du Sud-Kivu. Elle a pour tâche «d’évaluer la situation sur le terrain, de vérifier les allégations et recommander des mesures de protection et disciplinaires adéquates de manière appropriée face à l’attaque du village Kakenge le 1er février 2010 par les hommes en uniforme ».
Le chef des informations militaires de la Monuc, le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich, qui a annoncé cette nouvelle, a précisé que « la brigade de la force de la Monuc a reçu des rapports sur l’attaque du village de Kakenge en territoire de Kabare, à 25 Km de Bukavu au cours de laquelle des maisons ont été pillées et des otages temporairement emportés pour transporter les butins ». Il a ajouté qu’une patrouille dépêchée par la force de la Monuc a été stoppée par les hommes en uniforme. En plus les contacts ultérieurs avec le commandant des FARDC du secteur n’ont produit aucun changement.
Des investigations menées plus tard ont convergé sur la probabilité de l’implication des FARDC dans l’incident. Cela a fait dire au lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich que « la brigade de la force de la Monuc du Sud-Kivu était sur le point d’affronter son premier défi direct dans sa détermination à protéger les civils des FARDC selon son mandat ».
Malgré cet incident, les patrouilles conjointes de la force de la Monuc avec les FARDC, ont produit un impact positif dans l’amélioration de la sécurité au Sud-Kivu.
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