Les experts ont examiné également la possibilité du prolongement du chemin de fer entre Kinshasa et Ilebo en passant par Kikwit dans la province du Bandundu. Les experts des deux Congo ont également procédé, lors d’un atelier préparatoire combiné, à la mise en œuvre du projet d’aménagement de la route Ketta-Djoum et ont officiellement installé le Comité technique mixte (CTM) et le sous-comité ferroviaire (SCF) de la RDC.
Pour contourner les conséquences de ce pont sur l’économie du Bas-Congo et de tout le pays, le gouvernement s’est engagé à construire le port en eau profonde à Banana dont les études sont réalisées par les Coréens.
Le pont route-rail entre Kinshasa et Brazzaville n’est plus un projet dans le vide, pour parler le langage kinois. Le financement existe. Il ne resterait plus qu’à mettre le projet en mouvement. Un accord avait été signé entre les deux pays qui eux, s’inscrivent dans la logique de la route transafricaine selon le projet de Nepad. C’est pour passer à la phase d’exécution que les experts de l’administration publique de la République démocratique du Congo (RDC) avaient séjourné depuis lundi dernier à Brazzaville. Ils ont participé à l’étude de faisabilité de ce pont route-rail entre Brazzaville et Kinshasa.
En plus, dans le cadre du même projet, ils ont examiné le prolongement du chemin de fer entre Kinshasa-Ilebo (Kasaï Occidental) en passant par Kikwit dans la province du Bandundu. Ce projet est très attendu par les deux provinces du Bandundu et du Kasaï occidental qui se verront ainsi connectées à Kinshasa par un moyen de déplacement moins coûteux certes, mais permettant d’écouler plus de marchandises qu’on le fait aujourd’hui par véhicules. L’agence PANA qui donne l’information, cite une source gouvernementale de la Rdc.
Plus loin que le pont entre Kin et Brazza
A en croire cette source, « les experts des deux Congo ont également procédé, lors d’un atelier préparatoire combiné, à la mise en œuvre du projet d’aménagement de la route Ketta-Djoum et ont installé officiellement le Comité technique mixte (CTM) et le sous-comité ferroviaire (SCF) de la RDC ».
Les assises de Brazzaville, signale la même source, avaient commencé lundi et ont duré six jours. Elles ont pris fin, signale-t-on, le samedi dernier. Y ont pris part les experts de deux pays recrutés dans les entreprises publiques et des différents ministères. Ainsi, les deux parties ont donc pris une option pour la réalisation de ce pont route-rail entre Brazzaville et Kinshasa qui fait couler beaucoup d’encre et de salive dans les salons politiques kinois et surtout du Bas-Congo. Cette province craint que le lancement de ce pont enterre l’économie du Bas-Congo qui est l’un de grands contributeurs au budget de l’Etat.
Est-ce un suicide économique ?
En dépit de ces protestations, le gouvernement congolais a décidé de signer le 24 juin de l’année passée, un protocole d’entente avec le Congo Brazzaville. Le gouvernement de Kinshasa était représenté à la signature de ce protocole par son ministre du Plan, Olivier Kamitatu. Quant à la partie du Congo Brazzaville elle avait été représentée par le ministre de l’Intégration sous-régionale, Justin Bolemego.
Au regard de ces documents et des travaux des experts pour les dernières études de faisabilité, le dossier de ce pont ne devrait plus susciter des inquiétudes. Car, estime-t-on, le gouvernement aurait tout expliqué à l’opinion. Peut-on dire que le gouvernement qui connaît les conséquences de ce pont sur l’économie du Bas-Congo, province qui contribue largement au budget national, le Premier ministre l’a dernièrement démontré, aurait-il décidé de se suicider en signant ce protocole ? Apparemment, le gouvernement n’ignore pas les préoccupations des populations du Bas-Congo dont le tort est de penser que seule la province aurait intérêt à ce que le flux qu’apporte le port de Matadi et qui permet au pays de respirer soit sauvegardé d’une manière ou d’une autre.
Kinshasa n’est pas seulement obligé de protéger cette économie du Bas-Congo, mais aussi doit tenir ses engagements internationaux. Le projet route rail entre Kinshasa et Brazzaville entre dans le cadre de l’intégration de la région Afrique. Refuser ce projet, serait pour la Rdc, freiner le développement de tout un continent.
Le port en eau profonde à Banana
Cependant, on l’a toujours dit, la seule possibilité pour Kinshasa de contourner les conséquences néfastes de ce pont, c’est de construire le port en eau profonde à Banana. Car, la crainte que l’on a c’est qu’avec le pont lancé entre Kinshasa et Brazzaville, certains opérateurs économiques chercheraient à décharger leurs marchandises à Pointe-Noire et de là prendre la route où le rail pour atteindre Kinshasa. Cela leur coûterait moins cher que de partir de la mer à Matadi et de Matadi à Kinshasa.
La construction du port en eau profonde à Banana permettra de concurrencer Pointe-Noire et de garder intacts les avantages que la province du Bas-Congo tire de ce flux d’échanges. Il semble que si les travaux pour la construction du pont entre Kinshasa et Brazzaville avancent, la construction du port en eau profonde à Banana est aussi sur la table. Des experts coréens seraient en pleines études de faisabilité après plusieurs missions à Muanda. On ne peut donc pas dire que le gouvernement congolais aurait pris le parti de se suicider économiquement. Tout ce qu’on veut, c’est que l’information soit donnée sur l’avancement sur ces études. C’est la seule façon de demander aux esprits de se calmer. C’est aussi une façon de permettre que les travaux de construction du pont entre Kinshasa et Brazzaville se fassent dans la sérénité.
La préoccupation est réelle lorsqu’on sait que l’Angola est également en pleines études pour la construction à Soyo d’un port en eau profonde. Avec ces deux ports à proximité, Kinshasa n’a pas de choix pour garder la clientèle, que d’offrir la concurrence réelle à Luanda et à Brazzaville.
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