Le compte à rebours a commencé avec l’ouverture de la période de la réception, inscription et traitement de différentes candidatures, l’on rentre de plain-pied dans la période cruciale des élections présidentielle et législatives fixées au 28 novembre 2011.
Tout compte fait, 90 jours nous séparent de la date fatidique. Ce qui explique toute cette effervescence des derniers jours. Pas du tout surprenant que ces jours soient marqués par cette élégance politique inhérente à tout processus électoral pour séduire et convaincre l’électorat. Mais aussi cette escalade verbale et cette guerre de communiqués. L’enjeu électoral soulève le plus souvent de la passion et peut déborder et conduire à des dérapages regrettables.
D’où l’importance du Code bonne conduite qui souligne l’obligation à respecter les règles du jeu, la Constitution et les lois de la République, la personnalité de l’être humain, adversaire soit-il.
Rapports CENI-protagonistes
Mais ces 90 jours seront tout aussi marqués par les rapports entre la CENI, institution organisatrice des élections, et les parties protagonistes. Autant ces rapports seront placés sous le signe de la haute responsabilité politique, autant le processus électoral a toutes les chances d’arriver à bon terme et être sanctionné par des élections crédibles et un verdict acceptable par tous.
Aussi convient-il de reconnaître qu’à trois mois du déroulement des élections, les préalables n’ont pas encore trouvé des solutions satisfaisantes. Preuve ? La multiplication de ces rencontres entre la CENI et les protagonistes, plus particulièrement l’Opposition. La pomme de discorde demeure principalement le « Fichier central ».
En effet, l’Opposition persiste et signe qu’il y a lieu de rendre publique, et sans délai, la liste des électeurs. Laquelle liste poserait des problèmes pour autant qu’elle ne serait pas clean, c’est-à-dire propre, à en croire toujours l’Opposition. Des griefs portés sur le Fichier central concernent des irrégularités constatées lors de l’enrôlement, la disparition des noms des électeurs. L’Opposition insiste sur le nettoyage du Fichier central avant le début de la campagne électorale.
De son côté, la CENI s’emploie à rassurer tous les protagonistes de sa volonté à organiser des élections transparentes et crédibles. Aussi, accède-t-elle aux préoccupations des partis politiques en autorisant la présence de leurs experts en informatique pour suivre le déroulement des opérations du serveur central. Mais pas question de co-organiser les élections avec les partis politiques, car ce serait contraire à l’esprit et à la lettre de la loi portant institution et organisation de la CENI. La discussion se poursuit sur cet aspect du problème et la MONUSCO s’apprête à jouer au médiateur dans le but d’harmoniser les différents points de vue dans la perspective des élections apaisées et crédibles.
Opposition : pas de chèque en blanc
Autre aspect du problème qui mérite d’être épuisé dans un délai court est le consensus final autour de la candidature consensuelle du candidat de l’Opposition à l’élection présidentielle. L’on retiendra qu’au terme de la rencontre de Fatima, la semaine passée, la candidature d’Etienne Tshisekedi a été retenue comme candidat commun de l’Opposition à la présidentielle 2011. Malheureusement, certains partis politiques de l’Opposition, notamment le MLC, l’UNC, l’UFC et consorts avaient émis des réserves sur cette démarche. Non pas qu’ils désapprouvent cette candidature, mais soulignent que la manière de faire n’est pas consensuelle.
Réunis à l’Hôtel Sultani, ils ont exigé un «accord » écrit. Mais dans l’UDPS, on relève que cet accord ne pourrait intervenir qu’après la publication des résultats. Les partis revendiqueraient ainsi des postes en fonction de leur poids politique au regard du nombre des sièges récoltés. Donc, pas de chèque en blanc pour le candidat consensuel.
Majorité : le statu quo
A l’image de ce compromis que recherche l’Opposition, l’on souhaite également au sein de la majorité présidentielle l’existence d’un « accord » dans le cadre de la répartition des responsabilités. Du genre AMP - PALU – UDEMO de 2006. Le PALU aurait réitéré ses ambitions à occuper à nouveau la Primature.
De tout ce qui précède, il ne fait l’ombre d’aucun doute la moindre tergiversation pourrait s’avérer catastrophique tant pour la CENI que les protagonistes.