Plusieurs écoles sont désertées ce lundi à Kinshasa. Enseignants et élèves sont restés à la maison. Certains élèves qui se sont rendus dans leurs écoles ont été priés de retourner chez eux.
Mais dans d’autres établissements scolaires, notamment dans la commune de la Gombe, où se concentrent les ambassades et les services de l’Etat, on pouvait compter 5 à 10 élèves dans des salles de classe qui en reçoivent habituellement 60 ou 70.
Les activités commerciales ont tourné au ralenti. Les étals au Grand Marché de Kinshasa étaient presque vides, a constaté un reporter de Radio Okapi vers 11 heures locales. Plusieurs magasins sont fermés. Certains employés ont tout de même pu joindre leurs bureaux à Gombe.
Plus loin du centre-ville, la tension est montée d’un cran entre manifestants et forces de l’ordre à l’Université de Kinshasa, dans plusieurs coins des communes de Lemba, Mont Ngafula, à la place Victoire, sur l’avenue ex-24 novembre dans la commune de Ngiri-Ngiri, à Bandalungwa vers l’avenue Assolongo, aux alentours du rond-point Ngaba, à Yolo-Ezo dans la commune de Kalamu où des coups de feu ont été entendus. La police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, selon des témoins.
A Lemba, les mêmes sources rapportent que la police aurait tiré sur un jeune homme qui pillait un magasin appartenant à des commerçants chinois non loin de la place Super Lemba.
Le calme régnait cependant à la place Magasin Kintambo, dans certains quartiers de la commune de Ngaliema, dans les communes de Barumbu et Kinshasa notamment plus proches du centre-ville.
Certains opposants qui avaient appelé à manifester contre la loi électorale, adoptée samedi 17 janvier à l’Assemblée nationale et dont l’examen en seconde lecture doit débuter ce lundi au Sénat, ont affirmé à Radio Okapi avoir été enfermés du dehors aux sièges de leurs partis politiques, depuis dimanche soir, alors qu’ils s’y trouvaient en réunion. Ce qu’a nié le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende joint lundi matin par Radio Okapi.
Un dispositif policier est déployé dans plusieurs coins de la ville notamment autour du Palais du peuple, siège du Parlement congolais où les entrées et les sorties sont filtrées par la police. Le périmètre est interdit de circulation aux automobilistes. Le parlement avait déjà été quadrillé samedi lors del’adoption tard dans la soirée de la loi électorale par les députés nationaux.
Le nouveau texte fait du recensement de la population, un préalable à l’organisation des prochains scrutins présidentiel et législatifs. Les opposants estiment que cette disposition vise en réalité à prolonger le bail du président Kabila à la tête de la RDC après son dernier mandat qui s’achève en 2016, alléguant que le recensement prendrait plusieurs années pour être effectuées dans un pays de plus de 2 millions de kilomètres carrés.