«Le sang de nos frères et sœurs innocents versés pour le respect de la constitution nous interpelle. Il constitue pour nous un signe de temps. Par respect pour eux, dans un élan de solidarité avec les familles éprouvées et le peuple congolais tout entier, la CENCO estime judicieux de suspendre sa participation au dialogue national pour faire le deuil et rechercher un consensus plus large», annonce l’abbé Donatien Nshole.
Les évêques catholiques de la RDC expriment leur regret sur ce qui est arrivé lundi 19 et mardi 20 septembre et rappellent que la vie humaine est sacrée et inviolable.
Ils dénoncent et condamnent fermement la violence d’où qu’elle vienne et rappellent aux uns et aux autres «qu’ils ne sont pas des ennemis mais des frères, des compatriotes d’un Etat qu’ils doivent construire ensemble et non pas détruire».
La CENCO conditionne la reprise des travaux à la signature d’un accord politique à convenir qui prennent en compte les exigences suivantes :
Il devra être clairement établi et stipulé que l’actuel président de la République [Joseph Kabila] ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle à organiser le plus tôt possible.
Les dates des élections devraient être fixées dans ledit accord.
Le plan de décaissement de fonds doit être clairement défini dans cet accord.
La composition du comité de mise en œuvre de cet accord ainsi que son planning de travail devront être mentionnées dans cet accord.
Le dialogue politique a été suspendu mardi pour 48 heures à la suite des émeutes survenues lundi à Kinshasa. La marche voulue pacifique s’est transformée en affrontements violents entre la police et les manifestants de l’opposition qui protestaient contre la non-convocation de l’électorat pour l’élection présidentielle.
Le second et dernier mandat du président Kabila s’achève le 19 décembre 2016 mais la Commission électorale nationale indépendante n’est pas prête techniquement et financièrement pour tenir les délais constitutionnels dans l’organisation de ce scrutin président. La frange de l’opposition qui refuse de participer au dialogue accuse le président Kabila de chercher à prolonger son mandat à la tête du pays au-delà des limites constitutionnelles.