Environ 70 soldats de l'Eufor sont arrivés mardi dernier au chef-lieu du Kasaï-Occidental. Plus de 140 autres y sont attendus dans les jours qui viennent. Mais cette présence militaire européenne intrigue les habitants de Kananga. De son côté, l'Eufor rassure qu'elle est une force pacifique venue en appui aux forces déjà en action dans la sécurisation du processus électoral, rapporte radiookapi.net
Ces deux derniers jours, à l'aéroport de Kananga, des avions de type Hercule 130 font plusieurs rotations. Ils débarquent soit des militaires, soit du matériel. Selon le porte-parole militaire de l'Eufor, des exercices militaires et des patrouilles dans la ville de Kananga se dérouleront du 8 au 16 août. Le lieutenant-colonel Thierry Fusalba précise : «Le but de cet exercice est de valider nos données théoriques pour le déploiement d'une force. Il se trouve que Kananga est située dans une région centrale. Ceci dit, nous mèneront d'autres exercices dans d'autres régions du Congo. Cela se terminera avant la promulgation des résultats du premier tour.»
Au sein de la population de la ville, les avis sont partagés. Certaines personnes pensent qu'il s'agit d'une force de sécurisation du processus électoral. D'autres croient que l'Eufor vient pour intimider. « Si ces troupes viennent ici pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, tant mieux. Mais si l'Eufor vient pour mater ou intimider la population en vue de l'empêcher de revendiquer ses droits, en tout cas, nous n'allons pas nous laisser faire», explique un habitant.
A ce propos, le porte-parole militaire souligne que l'Eufor n'est pas une force d'agression ou d'intimidation. Elle ne soutient aucun parti politique. «Nous irons vers les habitants, nous leur montrerons ce que nous sommes. Bien sûr, il y aura des exercices. Mais nous prendrons le temps d'expliquer de manière à les rassurer», déclare le lieutenant-colonel Therry Fusalba. L'Eufor rappelle qu'elle ne peut agir qu'en dernier recours en cas de trouble de l'ordre publique sur demande de l'Onu. Ce, après l'intervention de la police congolaise, des FARDC et de la Monuc.