Kinshasa reste calme après les affrontements de ce samedi 11 novembre 2006, dans le quartier de la Gombe, en plein centre ville, qui ont impliqué la police congolaise et les membres des forces de sécurité du vice-président Bemba. Le bilan donné par les autorités est de 4 morts.
Les heurts ont commencé à 11heures auprès d'une des résidences de M. Bemba sur le Boulevard du 30 Juin, principal artère de la capitale, quand des «shégués» (enfants des rues) soutenant le vice-président ont commencé à protester en brûlant des pneus et bloquant la circulation.
La Police nationale congolaise (PNC) est intervenu pour les disperser en tirant en l'air. Ensuite, des échanges de tirs à l’arme légère ont éclaté entre la PNC et les forces de sécurité loyales à Jean Pierre Bemba.
Les tirs ont duré plusieurs heures, et des tirs de mortiers ont eu lieu, mais la violence a été limitée aux alentours de la résidence du vice-président et ne s'est pas étendue, grâce à la présence des véhicules blindés et de patrouilles de la MONUC.
Le Ministre de l'Intérieur, le général Denis Kalume Numbi, avait déclaré le samedi que les FARDC interviendraient si les violences se poursuivaient.
Les négociations entre la MONUC, M. Bemba et la PNC ont permis d'éviter l’aggravation de la situation, et l’intervention des FARDC n'a pas été nécessaire
Le Représentant spécial du Secrétaire général en RDC, William Swing, et le commandant de la force de la MONUC, le général Babacar Gaye, ont rencontré M. Bemba, qui a consenti à cantonner ses troupes jusqu'à la fin du processus électoral.
La Force de la MONUC a maintenant pris position près de la résidence de M. Bemba, comme une mesure préventive contre un accroissement de la violence et pour sauvegarder l'intégrité du processus électoral en RDC.
L’EUFOR, pour sa part, a maintenu une présence attentive par sa surveillance aérienne continue.
Selon le lieutenant Colonel Thierry Fusalba, porte-parole de l’EUFOR, la force européenne était "prête à intervenir si la MONUC l'avait sollicité; toutes nos ressources étaient à notre disposition, et notre surveillance aérienne contrôlait la situation au sol."
L’EUFOR n'a pas, par ailleurs, constaté la présence de membres de la Garde républicaine de Kabila sur les lieux des troubles.
Ces événements se sont produits alors que les accusations d'irrégularités dans le scrutin s'étaient multipliées la semaine passée.
Cependant, le président de la Commission Électorale Indépendante (IEC), l’abbé Apollinaire Malu Malu, a déclaré samedi qu'après vérification qu'aucune irrégularité n'a été constatée parmi les cas soulevés par l'Union pour la Nation.
La CEI doit annoncer le résultat provisoire du deuxième tour le dimanche 19 novembre prochain, au plus tard.