"Dix-sept personnes ont été tuées à l'arme blanche et 23 blessées dans leur tentative de fuite dans la nuit de samedi à dimanche dernier dans trois villages isolés situés à quelques kilomètres de Kanyola (en territoire de Walungu, 50 km à l'ouest de Bunia, capitale du Sud-Kivu, est du pays, Ndlr).
Les responsables de ce massacre sont les Forces démocratiques de libération du Rwanda (Fdlr, rebelles hutus rwandais) et les rebelles Rasta" confirme à la MISNA Gabriel De Brosses, porte-parole militaire de la Mission des Nations Unies au Congo (Monuc).
Une source humanitaire contactée sur place par la MISNA assure qu'en réalité le nombre des victimes dans les villages de Namibuze et Cihamba est bien plus élevé, sans fournir toutefois de bilan détaillé. Le porte-parole militaire précise que les agresseurs, qui ont agi entre minuit et 3heures du matin, ont été mis en fuite par l'intervention de deux véhicules de la Monuc présente sur le territoire avec un bataillon de soldats pakistanais soutenant les brigades intégrées des Forces armées de la République du Congo (Fardc).
Suite à ce "massacre de civils, surpris dans leur sommeil", la mission onusienne a mis en place un dispositif sécuritaire et le commandant pakistanais de la Monuc au Sud-Kivu s'est rendu sur place afin d'y mener une enquête. "Il est vrai que les récentes opérations conjointes Fardc-Monuc menées dans la zone représentent une menace pour les Fdlr et les rebelles rasta" ajoute le porte-parole militaire.
La source humanitaire assure à la MISNA que la triple agression des rebelles est un "acte démonstratif" de leur existence après que la semaine dernière les forces armées congolaises aient déclaré la fin de leurs opérations dans la zone, assurant qu'elle est à présent "entièrement nettoyée" de la présence de miliciens étrangers et locaux. De plus, selon les témoignages de certains rescapés à Radio Okapi (l'émetteur de la Monuc), les assaillants auraient laissé dans les villages attaqués une lettre de menace à la population et aux autorités locales, affirmant qu'ils "reviendraient en force".