De nouveaux renforts arriveront en République démocratique du Congo afin de soutenir la plus imposante mission de paix des Nations unies au monde dans la préparation des prochaines élections, fondamentales pour l'avenir du pays, le premier véritable rendez-vous démocratique avec les urnes depuis son indépendance. Durant la nuit, le Conseil de sécurité de l'Onu a approuvé à l'unanimité la résolution 1621 qui établit l'envoi de 841 membres pour renforcer le personnel de la mission et de 5 unités de police avec 125 hommes chacune. L'augmentation du personnel est temporaire, précise le texte, et vise à épauler et soutenir les autorités congolaises dans l'organisation des élections, ainsi que dans le transport et la distribution du matériel électoral. Le Conseil a ainsi répondu positivement, en partie, aux demandes avancées ces derniers mois par le secrétaire général de l'Onu. Kofi Annan avait également demandé le déploiement de 3.000 casques bleus supplémentaires pour mettre en échec les groupes armés encore actifs et qui rendent particulièrement instables certaines régions de l'est du Congo, Ituri et Kivu en tête. Une telle proposition a été accueillie avec une certaine froideur par ceux qui considèrent qu'avec plus de 16.000 hommes, la Monuc (mission onusienne au Congo) n'a besoin d'aucun renfort, mais sera discutée par le Conseil durant l'automne. Les inscriptions des Congolais sur les listes électorales ont débuté en juin dernier : la première étape d'un processus qui, d'après la nouvelle Constitution, devrait porter au plus tard en juin 2006 aux premières élections générales démocratiques en plus de 40 ans d'histoire de l'ex-Zaïre indépendant. Sur le terrain, le climat d'insécurité et de violences perdure, comme l'a rapporté la MISNA ces derniers jours et l'a confirmé la Monuc aujourd'hui lors de sa conférence de presse hebdomadaire. Dans le Nord Kivu, le village de Rameka (environ 50 km de Goma) a été attaqué le 28 août dernier par des hommes armés - membres des Fdlr (Forces démocratiques de libération du Rwanda, rebelles rwandais accusés d'implication dans le génocide de 1994 et qui se cachent depuis lors dans les forêts de l'est de la République démocratique du Congo) qui ont tué 7 personnes et violé plusieurs femmes. Sur l'est congolais plane également la menace d'une nouvelle invasion avancée il y a quelques jours par le général Laurent Nkunda (ex-membre du Rcd-Goma, pro-rwandais) pour y "ramener la paix" et aider les banyamulenge', la population congolaise d'origine rwandaise qui vit dans la région du Kivu. La Monuc a également pointé le doigt contre les Fardc (Forces armées congolaises) pour des violations des droits humains à l'encontre de la population du village de Tumayani, faisant 5 victimes, et la soumettant à des travaux forcés. En Ituri, des miliciens à l'Suvre dans la région auraient pris en otage 8 civils (dont 3 membres de la Commission électorale indépendante) à Mafifi (localité à 80 km de Bunia). Toujours selon Radio Okapi, l'émetteur de la Monuc, la population aurait abandonné la localité de Boga pour tenter de fuir à des miliciens membres de divers groupes en Ituri qui entendaient enrôler de force des jeunes. À Isiro, les civils seraient souvent dépossédés de leurs réserves alimentaires et autres biens de première nécessité par les militaires stationnant à l'aéroport.