Deux personnes sont mortes, et trois autres ont été blessées lors d'affrontements survenus hier dans l'Ituri, la province agitée au nord-est de la République démocratique du Congo, entre des éléments de l'armée régulière congolaise (Fardc) et des combattants du Front des nationalistes intégrationnistes (Fni), à une centaine de kilomètres au nord-est de Bunia. Sur la base de la reconstitution des faits, plusieurs éléments du Fni auraient attaqué un poste de l'armée, provoquant la réaction des soldats.
Peter Karim, ancien chef du Fni et actuel colonel de l'armée congolaise, tel que prévu par l'accord de paix paraphé avec le gouvernement, a précisé qu'un groupe de miliciens dissidents du Fni - qui refusent de prendre part au programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion à la vie civile, actuellement en cours - aurait attaqué les militaires congolais. Jusqu'à présent, seuls 400 miliciens (sur environ 3000), issus des différentes factions rebelles actives dans l'Ituri (Fni, Mrc et Frpi), ont remis leurs armes dans le cadre du programme de désarmement.
Pendant ce temps, ce week-end, les Nations Unies ont exprimé leur inquiétude concernant l'augmentation de personnes fuyant les tensions et les violences sporadiques actuelles au Nord-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo, près des frontières rwandaise et ougandaise. Selon les dernières estimations, au moins 160.000 personnes auraient quitté leurs foyers, obligées de vivre dans les conditions de sans-abri depuis le début de 2007, en raison de l'insécurité et de la peur de nouvelles violences à grande échelle.
Mais les agences humanitaires craignent que d'ici la fin de l'année, la situation ne dégénère et ne pousse 300.000 autres personnes à fuir. Dans cette zone, des opérations de l'armée congolaise se déroulent depuis des mois contre des formations armées hors de contrôle, et l'on redoute la reprise des hostilités par le général Laurent Nkunda, un militaire dissident proche du Rwanda, sur la tête duquel pèse un mandat de capture international, responsable par le passé de violentes campagnes de guerre dans cette zone.