M. Meece a fait un exposé sur la situation en RDC alors que le Conseil de sécurité doit bientôt avoir des consultations sur l'avenir de la Mission des Nations Unies dans ce pays (MONUSCO).
Le Représentant spécial a rappelé que, si la situation sécuritaire s'était améliorée au cours des dernières années, il y avait toujours beaucoup à faire. « L'environnement sécuritaire et la menace qu'il fait peser sur la population civile, notre première priorité, doit être observé localement afin de comprendre les menaces, les facteurs explicatifs et les options disponibles pour résoudre les problèmes », a-t-il expliqué.
Il a détaillé les difficultés rencontrées et les défis à relever par zone. Il a évoqué la situation du nord-est de la RDC où la première menace à laquelle fait face la population est la présence de l'Armée de libération du Seigneur (LRA). « Je pense que la seule stratégie qui réduira de manière significative ou éliminera la LRA est de se concentrer sur le commandement ; trois chefs sont déjà mis en accusation par la Cour pénale internationale », a-t-il déclaré, ajoutant que cette stratégie demandait un effort qui dépassait le mandat et les compétences de la MONUSCO, mais que la mission ferait tout son possible.
Roger Meece a décrit la situation « plus complexe » dans les provinces du Nord et Sud Kivu où la menace posée par les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) reste vivace. « Nous continuons activement de chercher des voies avec les autorités congolaises pour que les capacités des FDLR diminuent », a-t-il précisé.
S'agissant des Kivu, il a également évoqué le problème de l'intégration incomplète des combattants de milices armées dans l'armée congolaise.
Le chef de la MONUSCO a souligné les progrès réalisés dans le district de l'Ituri de la Province Orientale, malgré les traces d'activités de milices. Il a également évoqué le problème de l'exploitation illégale des ressources minérales à l'est de la RDC et a appelé à mieux le résoudre.
Afin d'adresser ces différents problèmes, Roger Meece a encouragé la poursuite du dialogue entre la MONUSCO et les autorités congolaises en vertu de la résolution 1925 de l'ONU, ainsi qu'une coopération essentielle entre la RDC et les pays de la région.
Le chef de la MONUSCO a ensuite parlé du calendrier électoral de RDC, notamment les élections présidentielles et parlementaires prévues pour le 28 novembre prochain et annoncées par la Commission électorale indépendante nationale (CENI) de RDC.
« La MONUSCO soutient activement le processus électoral, en transportant des milliers de tonnes de matériels, en apportant une aide technique dans un certain nombre de domaines et, généralement, en facilitant la préparation des élections », a-t-il déclaré.
« Le calendrier électoral est très ambitieux », a-t-il ajouté. « La MONUSCO, avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), est résolue à apporter toute son aide pour assurer un cycle électoral réussi et en accord avec le calendrier de la CENI. »
Il a noté que la sécurité électorale restait une inquiétude de la MONUSCO et qu'une initiative était en cours afin de former des unités de police congolaise spécialement pour assurer la sécurité pendant les élections. Il a également souligné les incidents signalés ces derniers mois faisant état de harcèlement, d'intimidation et d'autres violences relatives aux activités électorales, notamment celles des partis d'opposition. « Nous continuerons de mener un dialogue actif avec tous les acteurs concernés pour assurer des élections crédibles et transparentes. »
Roger Meece a mentionné les problèmes financiers auxquels faisait face la MONUSCO pour mener ces différentes tâches. « Si nous avons jusqu'ici utilisé les ressources financières de la Mission pour soutenir les élections cela ne sera pas possible lors de la prochaine année budgétaire sans avoir un impact négatif inacceptable sur les autres opérations sous son mandat », a-t-il déclaré.
En conclusion il a souligné « l'importance critique des élections à venir » ainsi que « l'importance des efforts continus de l'ONU dans ces activités de stabilisation qui sont également essentiels au succès futurs de la RDC ».