Les députés provinciaux ont déclaré « recevable » ce projet d'édit des finances, à l'issue de la réplique du gouverneur André Kimbuta Yango à leurs préoccupations. « On ne peut pas construire une ville ou la développer en paroles », a-t-il déclaré à la presse au sortir de la plénière, en remerciant les députés provinciaux d'« avoir accepté ce projet de budget, qui, à l'étape finale, dotera la ville des moyens de sa politique ».
Entrer en possession des taxes non recouvrées
Le gouverneur Kimbuta a aussi demandé aux députés provinciaux d'user des « moyens légaux pour permettre à la ville d'entrer en possession des taxes non recouvrées par le gouvernement (provincial) dans divers domaines ».
Il a souligné que la Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK, qu'il a créée après son élection en qualité de gouverneur de province, « est un puissant canal de collecte des recettes dues à la ville pour son développement ».
Dans la foulée, il a appelé les Kinois à « intérioriser la culture fiscale en payant régulièrement à l'administration urbaine les taxes qui lui sont dues ».
Plan de développement des communes
En 2012, le gouvernement provincial de Kinshasa avait mis en place un programme de développement des 24 communes de la ville, comprenant plusieurs stratégies, destinées à sortir la population kinoise de la pauvreté.
Elaboré en collaboration avec l'ONG internationale Action Aid, le plan devrait s'étaler de 2013 à 2017, en partant de la commune urbano-rurale de Kinsenso, l'une des plus pauvres de la capitale.
Au cours d'un atelier organisé le 12 novembre 2012 à Kinshasa, le ministère provincial du Plan et les représentants de l'ONG Action Aid internationale avaient « validé le rapport d'évaluation de la pauvreté des communes de la ville province de Kinshasa ».
La commune de Kinsenso, classée alors 21ème devant notamment Kimbanseke et Nsele sur les 24 que compte la ville, avait été sélectionnée pour servir de projet-pilote, compte tenu de la « précarité de vie de ses administrés ». « Les habitants de Kisenso n'ont pas accès à l'éducation, à la sécurité, à l'énergie, à la sécurité alimentaire, moins encore au travail ou à un logement décent », selon le rapport.
A cette occasion, le bourgmestre de Kisenso, Jacques Bile, avait affirmé qu'« il existe déjà un plan de développement, à court, moyen et long terme », regrettant cependant que « la commune de Kinsenso ne dispose pas des moyens nécessaires à sa politique de développement ».