« Nous avons été tous surpris par le dernier développement de ce qui convient désormais d’appeler crise. C’est celui où on a vu nos compatriotes expulsés puisqu’ils ne détenaient que le laissez-passer alors qu’il était encore admis. On a exigé le passeport et le visa », a commenté Richard Muyej qui intervenait à la conférence hebdomadaire des Nations unies depuis Goma.
La Direction générale des migrations (DGM) à Kinshasa a été verbalement informée de cette nouvelle mesure de Brazzaville samedi dernier. Le lendemain déjà, la décision était d’application.
«J’ai tout de suite demandé à la DGM d’en faire autant», a déclaré Richard Muyej qui a tempéré par la suite : «c’est une politique que nous n’aimons pas beaucoup».
Le ministre de l’Intérieur pense qu’il est important de privilégier le dialogue entre les deux pays afin de sauvegarder les « bonnes relations qui sont assez bonnes» entre les peuples de deux Congo.
«Ce que nous voulons est que nous nous rencontrions parce que tout ce qui se passe est contraire aux accords que nous avions convenus lors de la tripartite Angola-République démocratique du Congo-République du Congo», a aussi plaidé le ministre congolais.
Pour obtenir un visa d’entrée à Brazzaville en quarante-huit heures, les ressortissants de la RDC déboursent entre 80 à 120 dollars américains. Mais ce montant peut aller jusqu’à 170 voire 240 dollars lorsqu’on veut obtenir un visa «express» le même jour.
A côté de ces frais, les requérants doivent introduire un formulaire disponible à l’ambassade du Congo à Kinshasa et fournir un certain nombre de documents dont une réservation d’hôtel, une lettre d’invitation ou un certificat d’hébergement visé par la mairie de la ville de Brazzaville et par le service de migration du Congo-Brazzaville.
Réunir ces documents ne garantit pas l’obtention automatique du visa, expliquent des requérants rencontrés mercredi matin devant les locaux de l’ambassade du Congo.