Selon un communiqué de l’ASADHO, personne ne sait exactement pourquoi cette nouvelle taxe a été imposée aux kinois qui ne comprennent toujours pas comment sont gérés les fonds générés par le GO PASS, notamment celui de l’ordre de 50 dollars Us pour les vols internationaux et 20 dollars Us pour les vols nationaux, tous les deux, gérés par la Régie des Voies Aériennes ou RVA.
Il s’agit d’une nouvelle taxe qui va frapper les habitants de la capitale et qui s’ajoute à d’autres dont tout d’abord celle dite Go Pass. Cette taxe payée par tous les voyageurs en partance pour l’étranger et celle pour les voyageurs en partance pour les villes de l’intérieur étaient censées affectée à l’amélioration des infrastructures aéroportuaires du pays. Il se fait malheureusement que depuis leur instauration, les aéroports tant nationaux qu’internationaux du pays se trouvent toujours dans un état déplorable et de délabrement fort avancé. Où vont donc ces recettes générées par le Go Pass ? Ne cessent de s’interroger les kinois et tous ceux qui ont l’habitude de voyager à partir des points de sortie aéroportuaires de la République ?
Multiplication des taxes de transports
Selon les textes des lois sur les taxes et autres impositions, le contribuable est censé attendre une contrepartie de sa contribution au budget de l’Etat. Or, l’on constate avec amertume cette propension à multiplier les taxes sans contrepartie et sans objet. A l’allure où vont les choses, le kinois devrait s’attendre à au moins cinq taxes additionnelles pour le même objet. Il y a tout d’abord le Go Pass dont l’objet déclaré consiste à améliorer les infrastructures aéroportuaires pour les adapter aux nouvelles technologies de pointe en matières aéronautiques du fait de l’augmentation rapide du nombre des voyageurs par avion et des échanges commerciaux. A ce niveau, le contrôle des passagers s’effectue aisément et immédiatement par les services de la Direction Générale des Migrations qui sont présents dans tous les aéroports du pays. A quoi alors va servir la nouvelle taxe aérienne imposée par l’Hôtel de Ville de Kinshasa dès lors qu’il y a une autre pour le même objet ? A moins de violer les principes élémentaires de la fiscalité par une double taxation pour un même objet, s’est indigné un fiscaliste assermenté.
Kinshasa : un nouvel Etat autonome
Si tel est le cas, la Ville de Kinshasa devrait imposer d’autres taxes pour le contrôle des sorties, notamment dans les gares de trains, les ports fluviaux, sur les routes d’entrée et de sortie de la ville vers les provinces du Bas-Congo, du Bandundu, de l’Equateur de deux Kasaï et ailleurs. L’on imagine le nombre des agents que l’Hôtel de Ville devrait mobiliser chaque jour pour effectuer des contrôles dans tous les points de sortie vers les autres provinces du pays, car à côté des véhicules de transport personnels ou en commun, il faut compter avec ceux de nos compatriotes qui, faute des moyens, seraient obligés de se déplacer à pied pour quitter Kinshasa. Combien des petites embarcations naviguent sur le fleuve Congo et les autres rivières reliant la capitale avec d’autres provinces? Et qui accostent souvent dans des petits ports de fortunes hors de la portée des agents de la DGM. Déjà, entre Kinshasa et Brazzaville, il existe de part et d’autre de nombreux petits ports de fortune exploités par des trafiquants et ceux qui ont maille à partir avec les services de sécurité. Avec la réhabilitation du chemin de fer entre Matadi et Kinshasa, il faudrait s’attendre à une nouvelle taxe au niveau des gares de sortie de la capitale. En tout et pour tout si l’on opte pour cette nouvelle taxe de statistique d’embarquement, il y en aura cinq, notamment deux au niveau des aéroports, sur les routes, les trains et les ports fluviaux. Comme quoi, Kinshasa se dirige vers un Etat autonome.
Il y a plus de cinq ans, un certain KASEBA, alors Maire de la ville de Lubumbashi, avait tenté d’instaurer un permis de séjour pour tous les Congolais et étrangers voulant résider dans la capitale du Cuivre. Tout celui qui voulait se rendre à Lubumbashi devrait au préalable envoyer quinze jours avant une demande de permis de séjour à la Commune de son choix assortie des identités des gens auprès desquels il devrait loger. Ce projet avait soulevé un tollé impressionnant qui a fini par emporter le pauvre Maire. Sans le dire expressément, Kinshasa semble lui emboîter le pas.