Les activités tournent au ralenti à Kinshasa depuis la matinée, beaucoup de commerces étant fermés. Des vendeurs du Marché central qui s’y sont rendus très tôt pliaient déjà bagages peu avant la mi-journée. Dans certains coins de la ville, on signale des pillages des commerces et des tirs.
Comme la veille, plusieurs écoles n’ont pas ouvert. Certains établissements scolaires ont demandé aux parents qui avaient déposé leurs enfants de les chercher.
La circulation n’est pas intense sur les principales artères qui portent encore les traces des manifestations de la veille. Des manifestants avaient notamment brûlé des pneus sur la chaussée.
Faute de transport, de nombreuses personnes regagnent leurs habitations à pied. Sur les avenues Bokassa, du Commerce et le boulevard Sendwe, un reporter de Radio Okapi a aperçu des colonnes de personnes marchant à pied, à la quête d’un taxi ou d’un bus alors que des véhicules de la police et de l’armée patrouillent dans la ville.
Des témoins font état des coups de feu entendus dans certains coins de la ville comme au Rond-point Ngaba, à Ndjili, à Masina, à Lemba, à l’UPN, à Mont Ngafula et à l’Université de Kinshasa.
Des sources des Cliniques universitaires indiquent avoir admis une trentaine de personnes grièvement blessées par balles.
D’autres sources renseignent qu’un jeune homme qui a reçu une balle est décédé dans la commune de Selembao.
Des dégâts matériels ont également été enregistrés. La maison communale de Ngaba a été brûlée par des jeunes.
Certaines sources signalent aussi des cas de pillages des commerces. Au quartier Yolo, dans la commune de Kalamu, des entrepôts de boissons ont été dévalisés. Dans d’autres quartiers, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser des pilleurs.
Des cas similaires avaient été enregistrés la veille dans certains quartiers alors que des jeunes manifestaient, en répondant à l’appel de l’opposition contre la nouvelle loi électorale actuellement en discussion au Sénat. Une disposition de ce texte qui lie l’organisation des prochaines à un recensement de la population fait craindre aux opposants un « glissement » du calendrier électoral, prolongeant de ce fait le deuxième et dernier mandat de l’actuel chef de l’État qui prend fin en 2016.
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