« Nous sommes des missionnaires du Christ face aux différentes épreuves de souffrance de ce monde et nous sommes appelés à témoigner toujours le Christ jusqu’à la mort, car nous nous sommes identiques à lui, et quiconque persécute les chrétiens persécute le Christ lui-même ». C’est en ces termes que l’Archevêque de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya a introduit son message destiné notamment aux fidèles de l’archevêché.
Le message a été rendu public dimanche dernier, à la paroisse Saint Paul de Barumbu à Kinshasa. C’était lors de la célébration eucharistique commémorative des Bienheureux Apôtres Paul et Pierre. L’occasion marquait, par ailleurs, la Journée mondiale de la communication sociale ainsi que la clôture de l’année jubilaire des éditions pauliniennes.
Deux sœurs religieuses italiennes, membres la Communauté paulinienne, Bénédine Hema et Franka Perona ont célébré, à l’occasion, leur jubilé d’or (50 ans de vie sacerdotale). Elles se sont engagées pour le vœu perpétuel de chasteté, de pauvreté et d’obéissance. Présentes dans les cinq continents avec 250 communautés, les sœurs paulines sont établies en RD Congo voilà 50 ans. On les compte dans les villes importantes et à grande affluence du pays, à l’instar de Lubumbashi, Kinshasa, Kisangani.
Témoigner librement de l’Evangile du Christ, afin que sa gloire rayonne sur Kinshasa et sur la RD Congo, selon le vœu du Prélat
L’Archevêque de Kinshasa a invité les chrétiens à se garder de pécher par omission. Ce qui revient à dire qu’une corruption non dénoncée est une corruption consommée. Et cela suppose de la complaisance. D’où, un renoncement à la bonne moralité. Le chrétien doit donc, a-t-il recommandé, témoigner librement de la Bonne Nouvelle, pour que la gloire du Seigneur soit visible à Kinshasa et dans toutes les provinces de la RD Congo.
L’apôtre Paul, à travers son école, a enseigné aux chrétiens qui à connaître Dieu le Père, à assimiler le mystère de : Corps du Christ, a rappelé le Prélat. Et que la foi, elle, n’est ni une théorie ni une opinion. Elle est par contre la résultante de l’amour de Dieu sur son cœur et celui de Jésus car les saintes écritures déclarent « Qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir ». En appelant dimanche les chrétiens catholiques de Kinshasa à dénoncer la corruption à tous les niveaux des institutions et à faire resplendir la lumière du Christ, l’Archevêque est resté constant et conforme à une préoccupation exprimée de tous temps par la Conférence nationale épiscopale du Congo, Cenco, par rapport à ce fléau qui se mondialise.
En RD Congo, il y a lieu de le rappeler, le ministre de la Justice a beau briller par des déclarations de bonnes intentions sur la lutte contre la corruption. Toutefois, pour adapter la pagaie au courant marin, les observateurs estiment que la rupture de l’ère de l’impunité des cadres en RD Congo, doit être entendue comme la résultante potentielle d’un engagement collectif. Le 16 février dernier, la Conférence épiscopale du Congo (Cenco) a publié un message, pour marquer son enchantement à l’annonce de la fin de la mésaventure armé de Nkundabatware dans le grand Kivu. Ce message relève notamment ce qui suit : « La corruption est devenue le cadre général de vie et d’action sociopolitique en RD Congo. Il est urgent d’envisager et d’appliquer des sanctions exemplaires (…) ».
Comme on le comprend, le gouvernement et la Cenco ont l’un et l’autre la responsabilité morale de prêcher par l’exemple. Faute de quoi la persistance des contradictions s’avérerait pour beaucoup un facteur démobilisateur. Il nous revient que l’archevêque de Kinshasa a conseillé ceux qui ont la connaissance (les chrétiens) à joindre leurs efforts à ceux qui en sont dépourvus (les païens), pour les besoins de la conversion. C’est notamment à ce prix, a-t-il fait comprendre, que les uns et les autres peuvent hériter du royaume de Dieu, à l’instar de Saint apôtre Pierre aux temps des Romains antiques en investissant le christianisme à Rome. Dans le même contexte, le Saint Père Benoît XVI a invité tous les chrétiens, à travers le monde et les communicateurs sociaux à exceller pour notamment promouvoir la culture du dialogue et du respect de la vie humaine.
Le curé de la paroisse hôte Saint Paul de Barumbu, l’abbé Adrien Luviki, a encouragé ses paroissiens à demeurer dans le modèle édicté par leur saint patron Paul, à qui l’on doit la conviction suivante : « Je vis, ce n’est plus moi qui vit mais c’est Christ qui vit en moi ». La sœur supérieure de la Communauté des filles de Saint Paul, Godelive Mastaki a, pour sa part, révélé que ces dernières, à travers leurs éditions et librairies, proclament l’évangile et assurent la promotion et la formation humaine dans le monde de la communication. La jeunesse congolaise est, à cet effet, la cible principale au niveau national. Elle a indiqué, par ailleurs, que leurs éditions et librairies sont fonctionnelles dans les écoles, universités et instituts supérieurs, où sont planifiées des journées portes ouvertes. Parmi les thèmes les plus prisés figurent : la sexualité, les bonnes mœurs au profit de la jeunesse congolaise.