Tshisekedi, Bemba, Kamerhe, Olenghankoy. A eux, il faut ajouter Gaston Dyndo Zabondo, un ancien proche du Sphinx de Limeté, Lisanga Bonganga, Député de l’Opposition, et, enfin, Diomi Ndongala de la Démocratie Chrétienne. Ceci mettrait en mal le plan visant à sortir une candidature unique de l’Opposition à la présidentielle de novembre 2011.
Le difficile décollage est, dans ces conditions, prévisible. Tous les candidats auraient, apparemment, des petits agendas derrière la tête, si bien que chacun chercherait à tirer la couverture de son côté face à une majorité qui, visiblement, est déterminée à se maintenir en pôle position dans la gestion de la Res Publica, à l’issue des prochaines joutes électorales.
Cette liste de sept personnes est encore ouverte. Sans doute qu’elle pourrait s’allonger, selon les ambitions qui s’annoncent librement au sein de la grande famille de l’Opposition politique congolaise. A l’extérieur, des voix s’élèvent. L’on parle de plus en plus de candidatures du Révérend Moka, Guillaume Ngefa, Christian Malanga, Oscar Kashala Lukumuena de la coalition UREC-ANADER de Kumbu Kumbel, Francis Mboyo Ndombo ou, enfin, un certain Matala, un songye d’origine vivant à l’extérieur.
Au fil des jours, l’équation se complique. Et, l’optimisme cède le pas au doute et à l’incertitude. Tout semble un nouveau virage au sein de l’Opposition politique. Des candidatures affluent. Les unes toutes aussi complaisantes qu’elles paraissent plutôt venir jeter en pâture les chances, pour l’Opposition, de se choisir un candidat unique en vue d’affronter la présidentielle de novembre 2011.
L’espoir né du retour de Tshisekedi, un vieux politique aguerri, un vieil opposant au régime de Mobutu, un vieil artisan de la démocratie et de la paix en RD. Congo, serait sérieusement menacé par l’avalanche de candidatures actuellement sur le marché. A l’appel de Tshisekedi à l’unisson, le Mlc opposerait un « Non », en proposant Bemba Gombo, en dépit de son état de locataire du Quartier Général du Centre Pénitentiaire de la Cour Pénale Internationale, à la Haye, aux Pays-Bas.
Entre Tshisekedi et Bemba, où se placera Vital Kamerhe ? Avec qui l’ex-Speaker de la Chambre basse du Parlement, coalisera-t-il ? Qui va lui céder quoi ? Quel deal conclure pour présenter sa propre candidature, sans qu’il n’y ait de casses ? Tshisekedi a déjà dit qu’il ne céderait pas sa place à quelqu’un d’autre.
Du côté de Bemba, les partisans soutiennent que leur leader présente le meilleur profil, pour rivaliser d’ardeur avec Kabila, le candidat de la Majorité. Ils disent, par exemple, que Bemba jouissant encore de la présomption d’innocence, garde toutes ses chances intactes. D’autant plus qu’il n’a pas été condamné. Cet argument fort répandu rassure les principaux lieutenants de Bemba quant à la suite à donner à quiconque serait tenté de leur proposer autre chose. A l’impossible, nul n’est tenu, dit-on.
Kamerhe est bien obligé de tracer sa voie, pour ne pas tanguer. D’autres candidatures comme celles de Joseph Olenghankoy, Diomi Ndongala Nzomambu Eugène et Lisanga Bonganga sont déjà comptabilisées. Gaston Dyndo Zabondo comme d’ailleurs tant d’autres candidatures non encore dévoilées… allongent cette liste.
Alors que la Majorité, elle, resserre ses rangs autour de Joseph Kabila, en dépit de quelques craintes, si jamais l’Udemo Nzanga prenait des ailes ou si Kengo wa Dondo, l’actuel Président du Sénat, décidait autrement. Habitué à surprendre, Kengo viserait quoi, cette fois-ci ? A-t-il des ambitions d’aller plus loin, en briguant la magistrature suprême ? Tout est possible. Va-t-il soutenir Joseph Kabila, lors des empoignades électorales ? Rien n’est exclu. Le tout dépend du bout qu’il tient et des assurances obtenues.
Dans l’entre-temps, Boshab ratisse large. Après Goma et Bukavu, il revient de Mbuji-Mayi et Kabinda, au Kasaï Oriental. Il tâte le terrain, derrière les colloques du PPRD. Voilà deux rives, deux familles.
L’Opposition et ses préparatifs. La Majorité et ses préparatifs. Il reste seulement que la CENI dont les animateurs sont connus, fassent du bon boulot, pour les départager.