Au Nord-Kivu qui «paraît être en stabilisation progressive», les Forces armées de la RDC (FARDC) se réorganisent tout en maintenant des positions de blocage sur place, des dissidents de Nkunda à l’est, l’ouest et au nord, c’est ce que la MONUC a fait savoir lors de sa conférence de presse hebdomadaire du 19 décembre 2007.
A l’est du district de Rutshuru et au sud de celui de Masisi, des affrontements sporadiques ont eu lieu entraînant des déplacements de population vers les endroits occupés par les forces de la MONUC.
La MONUC, qui continue son soutien aux FARDC, a installé de nouvelles bases à Kanyabayonga, Rutshuru, Bunagana, Kibumba, Mugunga, Muja, Munigi, Ndosho, Rusayo, Kisangasi, Saké, Mushaké, Masisi, Kilolirwe pour protéger ces populations vulnérables et permettre aux organisations humanitaires de leur fournir l’aide nécessaire.
La MONUC a, en outre, réitéré sa ferme intention de garder ouvertes les routes commerciales menant à Goma tout en étant prête à se porter au secours des populations en danger, ainsi qu’à soutenir les institutions démocratiques congolaises dans la recherche de la paix.
La MONUC a également noté la continuation de la présence de centaines d’enfants sur la ligne de front au Nord-Kivu.
«Des centaines de garçons et de filles continuent à être envoyés sur la ligne de front par les groupes armés. Depuis la reprise des combats en août 2007, le Mécanisme de surveillance et de communication mis en place par la Résolution 1612 (2005) du Conseil de Sécurité des Nations Unies rapporte des activités de recrutement d’enfants au Nord-Kivu», a déploré le Porte-parole de la mission, Kemal Saïki,
Après un recrutement forcé, selon plusieurs témoignages recueillis récemment, les enfants reçoivent un entraînement militaire et sont envoyés sur la ligne de front, au cœur des combats, alors que d’autres sont utilisés pour des tâches logistiques variées ou comme esclaves sexuels, a ajouté le Porte-parole.
Ces enfants sont particulièrement exposés au recrutement forcé par certains groupes armés du Nord-Kivu dans les écoles, transformant ainsi ces derniers en un lieu «à haut risque» et entraînant ainsi la fermeture des établissements scolaires.
Depuis 2004, plus de 8.500 enfants avaient déjà rejoint leurs familles après avoir quitté volontairement les groupes armés du Nord-Kivu. Mais plusieurs d’entre eux ont été à nouveau recrutés. La crise actuelle compromet tous les acquis durement obtenus pendant les trois dernières années de démobilisation d’enfants au Nord-Kivu.
La MONUC a exhorté à l’arrêt immédiat du recrutement et l’utilisation d’enfants. Elle aussi demandé aux groupes armés de remettre aux agences de protection de l’enfant tous ceux qui, garçons et filles, sont présents dans leurs rangs.
En conclusion, la MONUC a rappelé que la loi nationale congolaise, dont la Constitution, interdit la présence d’enfants de moins de 18 ans au sein de l’armée. De plus, le Tribunal Pénal International considère le recrutement et l’utilisation d’enfants de moins de 15 ans par des forces et groupes armés comme un crime de guerre et peut poursuivre tous les auteurs de ces crimes.
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