L'année 2007 qui vient s'achever n'a pas apporté le bonheur attendu par le peuple congolais après les élections de 2006. C'est le bilan que se font l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le parti d'Etienne Tshisekedi, et le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, rapporte radiookapi.net
L'UDPS est plus critique par rapport à ce bilan. « Le bilan 2007 est extrêmement catastrophique. L'année a commencé sur fond de guerre, et elle s'est terminée sur fond de guerre », a déclaré d'emblée Joseph Kapika, secrétaire national de ce parti. « Souvenez-vous de la guerre qui a opposé Joseph Kabila à Jean-Pierre Bemba, du massacre des populations de Bundu dia Kongo, des journalistes tués à gauche à droite ou arrêtés, des mouvements de grève, de l'état de nos routes, du nombre d'enfants qui ne vont plus à l'école, de la morosité dans laquelle la population a passé les fêtes de fin d'année », a-t-il poursuivi. A ce tableau, Joseph Kapita ajoute la situation de l'Est du pays où, d'après lui, les populations entières sont dispersées dans les forêts, et où les vols et les viols se poursuivent?
Quant aux perspectives d'avenir, le cadre de l'UDPS plaide pour une véritable réconciliation nationale, à travers des concertations de toute la classe politique et la société civile. Sans cela, déclare-t-il, « ce gouvernement impopulaire ne fera rien ».
La thèse du MLC n'est très pas éloignée du point de vue du parti d'Etienne Tshisekdi. « L'année 2007 a été un rendez-vous manqué », a introduit de son côté le député Thomas Luhaka, secrétaire exécutif du Mouvment de Libération du Congo. « Les gens espéraient beaucoup, qu'à la suite des élections, la situation politique et économique allait s'améliorer », a-t-il laissé entendre.
Thomas Luhaka note cependant quelques points positifs de cette année. « Il est vrai que les institutions sont mises en place, le Parlement fonctionne, les assemblées provinciales sont là, et la démocratie est en cours de route, même si nous pouvons déplorer le fait que l'opposant le plus populaire est contraint à l'exil [Jean-Pierre Bemba] », a-t-il expliqué, ajoutant toutefois que « les retombées de la démocratie que nous espérions tous obtenir au cours de cette année 2007 ne sont pas là ».
Le secrétaire exécutif du MLC se veut tout de même optimiste par rapport aux ambitions et à la vision du chef de l'Etat pour l'avenir. Mais, d'après lui, cette vision du président ne peut se réaliser qu'avec un gouvernement dynamique et soudé. Ce que n'est pas le gouvernement Gizenga, basé, dit-il, « sur le remerciement par rapport à la campagne électorale ».