François Muamba

Pour un grand retour, c’en est un. Pour une rentrée remarquée, c’est en est également une. Le Mouvement de libération du Congo (MLC) s’est rappelé au bon souvenir de l’opinion. Donnant le «la» des commémorations marquant les dix ans du parti, le MLC a réalisé une grande démonstration de forces à la Fikin. On croyait le MLC déboussoulé à la suite des «misères» de son chef. Loin de là.

On imaginait la base kinoise de ce parti érodée par l’hibernation forcée et prolongée du Chairman. Rien de tel. La foule, qui a pris d’assaut la Foire avait valeur de message. Plus même que la prise de position de la cheville ouvrière du parti en l’absence de Jean-Pierre Bemba.

Le MLC est donc bien de retour. Qui s’en plaindrait? Sans opposition il n’y a point de démocratie véritable. Or, avec l’effacement d’Etienne Tshisekedi et les ennuis judiciaires de Jean-Pierre Bemba, l’Opposition était comme décapitée. Et le discours alternatif était inaudible.

D’autre part, le réveil du MLC survient à la veille de ce qui pourrait constituer un tournant pour le «cas Bemba». Le vent de real politik qui souffle à l’immeuble de verre (New York) pourrait produire une onde de choc aux conséquences insoupçonnées. Dans la foulée de l’affaire «El Béchir» (président soudanais), la doctrine de la Cour pénale internationale peut bien prendre un sacré coup. Une brèche qui pourrait en appeler d’autres.

Certes, on n’en est pas encore là. Toujours est-il que des indiscrétions croisées pourraient augurer quelques surprises agréables pour Igwe. Trêve de supputations. Au MLC, on croise les doigts.