La précision vient du Secrétariat exécutif de l’AMP. Un communiqué a été lu sur le plateau de la RTNC, à la fin du journal télévisé de 20 heures. Le Président Kabila poursuit ses consultations au sein de la majorité parlementaire en vue de nommer un Premier ministre. Pendant qu’à Kinshasa la majorité se déchire au sujet de la succession de Gizenga Antoine à la Primature, Laurent Nkunda en profite pour étendre sa zone d’influence à l’Est du pays. Il s’est emparé de Rumangabo, au Nord-Kivu.
Le Secrétariat exécutif de l’AMP lit l’article 78 de la Constitution qui stipule que : ‘‘le Président de la République nomme le Premier ministre au sein de la majorité parlementaire après consultation de celle-ci. La mission de consultation est de 30 jours renouvelable une seule fois. Le fait que l’AMP préfère recourir à la Constitution, sans faire la moindre allusion aux fameux accords du Grand Hôtel Kinshasa fondateurs de la coalition AMP-Palu-Udemo, alimente les commentaires dans la presse congolaise. D’emblée, cela suppose que le Chef de l’Etat pourrait user de son pouvoir discrétionnaire. Tout comme il peut ne pas tenir compte de ce qui le lie à l’Udemo et au Palu. Les pronostics peuvent aussi être déjoués. Les supputations ne s’arrêtent pas pour autant. D’heure en heure, on signale une évolution dans les consultations. Selon une source contactée par La Prospérité en tout début de soirée hier mercredi, les choses se seraient beaucoup accélérées les dernières 24 heures. Adolphe Muzito se verrait ouvrir les portes de la Primature. Il aurait bénéficié d’un concours de circonstances. La candidature de Vital Kamerhe, annoncé comme sérieux prétendant à la succession de Gizenga Antoine au poste de Premier ministre, n’aurait pas rencontré l’assentiment du pré carré du Président. Non pas parce que l’actuel président de l’Assemblée nationale aurait démérité, loin de là, Vital Kamerhe répondant d’ailleurs parfaitement bien au profil exigé du prochain Premier ministre (dynamisme, maîtrise dans l’art des contacts humains, rassembleur, mobilisateur, etc.), mais parce qu’il est difficile de lui trouver un remplaçant à l’hémicycle. Vantant ses mérites, un observateur a concédé que Kamerhe joue bien le rôle qui est le sien à l’Assemblée nationale dans la défense des intérêts du Président Kabila et de sa famille politique. On dit de lui qu’il est conciliant envers l’opposition. Autrement dit, avant de le déplacer du perchoir, il faudrait d’abord résoudre l’équation de son alter ego.
Triste nouvelle qui pourrait bouleverser la donne
Pendant qu’à Kinshasa la majorité se déchire au sujet de la succession de Gizenga Antoine à la Primature, Laurent Nkunda en profite pour étendre sa zone d’influence à l’Est du pays. Hier mercredi 8 octobre 2008, le CNDP a pris le contrôle du camp militaire de Rumangabo au Nord-Kivu. L’heure n’est plus à la division, mais à la riposte. Dans un pays en guerre, passer deux semaines avec un Gouvernement qui expédie les affaires courantes n’est pas une bonne chose. On en a eu la preuve, hier mercredi 8 octobre 2008, quand il a été annoncé que le camp militaire de Rumangabo à une cinquantaine de Km de Goma est passé sous le contrôle des éléments du CNDP. Tour à tour, le Colonel Kasonga, porte-parole des FARDC, et Emile Bongeli, porte-parole du Gouvernement démissionnaire, ont fait des déclarations. Le Colonel Kasonga a déploré le fait que les FARDC sont victimes de leur bonne foi. L’armée nationale s’est retirée de plusieurs positions, à la demande de la facilitation, pour donner une chance à la paix dans le cadre du Programme Amani. La perte de Rumangabo par l’armée régulière s’expliquerait en partie par cela. Le Colonel Kasonga a promis une riposte totale et foudroyante. Le porte-parole du Gouvernement a rappelé que Amani reste le seul cadre pour une solution globale et durable de la crise. Emile Bongeli dénonce le soutien, sans le citer, du Rwanda qui a amassé ses troupes le long de la frontière commune. Une source a signalé la présence à Giseni du Général rwandais James Kabarebe avec son état-major. Le Rwanda, observe-t-on, soutient Nkunda en armes, hommes et munitions. Le CNDP, accuse le ministre de la Communication nationale, cherche à s’arroger les attributs reconnus à l’Etat.
La Pros.
République Démocratique du Congo
Ministère de la Communication et des Médias
Ce mercredi 08 octobre 2008, le CNDP a attaqué à partir de 04 heures du matin, la localité de RUMANGABO, dans le Territoire de Rutshuru.
Après avoir quitté le Programme AMANI, ce mouvement qui a décidé de se transformer en rébellion ouverte, viole systématiquement le cessez-le-feu et cherche à s’arroger les attributs reconnus à l’Etat.
Il recrute les forces de Police, substitue son fanion au drapeau national, prélève des taxes douanières et cherche à implanter des représentations dans des pays étrangers.
La nouvelle attaque menée par le CNDP vient d’augmenter la misère des populations dans l’Est de notre pays, car plus de 1.000.000 de congolais sont contraints à l’errance.
Les informations à notre possession indiquent que le CNDP est appuyé en hommes, armes et munitions par un pays voisin bien connu. Ce pays a amassé ses troupes le long de notre frontière commune.
Le Gouvernement invite les populations à soutenir les troupes des FARDC et à leur faire confiance. Aussi, le Gouvernement continue-t-il à appuyer les efforts de la communauté internationale à travers la MONUC et la facilitation internationale.
Le Gouvernement appelle également la population à éviter le piège de la stigmatisation éthique qui profite aux ennemis de notre pays et à préserver par tous les moyens la coexistence fraternelle et pacifique entre toutes les communautés.
Le Gouvernement de la République tient à rappeler que le seul cadre pour une solution globale et durable de la crise reste le Programme AMANI ainsi que le Communiqué conjoint de Nairobi.
Fait à Kinshasa, le 08 octobre 2008
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