Le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila Kabange et son homologue sud-africain, Kgalema Motlanthe vont se rencontrer le vendredi 31 octobre à Kinshasa. L’annonce a été faite hier dans la capitale de la République démocratique du Congo par le ministre conseiller sud-africain, Stephen Pearce. Ce dernier a précisé que cette rencontre au sommet entre les deux chefs d’Etat aura lieu en marge des travaux de la Grande commission mixte entre leurs deux pays.
Kgalema Motlanthe © GCIS
La 6ème session du genre, celle-ci est prévue du 27 au 31 à Kinshasa, avec un agenda spécifique à en croire l’orateur qui n’a pas manqué de relever la caractéristique de la politique de son pays envers la République démocratique du Congo. Au cours de ces travaux, souligne Stephen Pearce, « il sera question d’évaluer les progrès réalisés en termes de projets bilatéraux, avec un accent particulier sur la conception des mécanismes et processus qui permettraient de contrôler les résultats et les progrès (…) ainsi que d’examiner la possibilité de mise en place des accords trilatéraux (…) ».
Compte tenu de la situation sécuritaire que traverse présentement la République démocratique du Congo dans sa partie Est particulièrement, Kgalema Motlanthe et Joseph Kabila vont inévitablement aborder cette question dans leurs entretiens. Comme l’a souligné Stephen Pearce, l’Afrique du Sud qui accompagne la République démocratique du Congo dans un vaste projet ayant trait à plusieurs domaines dont la sécurité, ne peut rester indifférente à ces troubles qui touchent son partenaire. Ce pays de l’Afrique australe serait prêt à faire ce qu’elle fait pour le Zimbabwe au profit du Congo, affirme Stephen Pearce, à condition qu’on le lui demande. e pays de Nelson Mandela devenu incontestablement une puissance en Afrique peut effectivement être utile dans cette crise par la conciliation de certains points de vue. Entre autres, la suspicion maladive que se vouent le Congo et le Rwanda dans la sécurisation de l’Est. Quand ces deux derniers pays s’accusent mutuellement d’un soutien à leurs ennemis respectifs, la diplomatie sud-africaine peut contribuer à dissiper ce malentendu. Grâce à des mécanismes variés, l’Afrique du sud serait effectivement en mesure non seulement d’attester ou non le soutien du Rwanda au Cndp et/ou celui supposé du Congo aux Fdlr. Mais, mieux elle peut aider ces deux pays de la sous région des Grands lacs à améliorer leurs relations. Le ministre conseiller sud-africain qui ne dénie pas à cette qualité à son pays, souligne en bon diplomate que des efforts sont probablement entrepris, « à l’insu des journalistes ».
Après Mbeki égal pendant Mbeki
L’Afrique du Sud post-apartheid s’est retrouvée impliquée d’une façon ou d’une autre dans les troubles survenus au Congo depuis 1996. Du règne de Nelson Mandela, celui-ci s’était impliqué dans des négociations entre le maréchal Mobutu et Laurent Désiré Kabila qui menaçait le pouvoir de Kinshasa avec l’Afdl. Plus que ce premier président noir sud-africain, son successeur Thabo Mbeki a été au four et au moulin dans la crise survenue en 1998 et arracha pratiquement le dialogue intercongolais et l’accord global et inclusif de Sun City en 2003. Et Stephen Pearce de souligner que les relations entre la République démocratique du Congo et la République sud-africaine restent les mêmes, malgré le changement intervenu à la tête de ce dernier pays. « Les gens en quittant leurs bureaux ne partent pas avec la politique mise en place », relève-t-il. Dans son intervention spécialement axée sur la tenue de la 6ème Grande commission mixte Rdc-Rsa, Stephen Pearce a fait remarquer que le départ de Thabo Mbeki et l’arrivée de Kgalema Motlante à la magistrature suprême de son pays ne change en rien la politique de la Rsa à l’égard de la Rdc. L’homme d’Etat sud-africain est d’avis que l’évolution est la même du côté de cet autre pays qui reste un partenaire privilégié de l’Afrique du Sud. Et pour preuve, il a indiqué la tenue de cette 6ème Grande commission mixte après que Mbeki ait quitté le poste de président de son pays.
L’orateur a ainsi rappelé les différentes étapes de ces travaux et leur genèse. Tout est parti de « un accord général de coopération (…) signé le 14 janvier 2004 (…) » entre les deux pays dans un but précis. Il s’agissait de « (…) promouvoir la coopération politique, économique et social (…) et à baliser le chemin pour (…) un forum annuel (d’) échange (et d’un) dialogue constructifs ». La note technique apprêtée par Stephen Pearce renseigne que quelque sept mois après cette signature, ce forum est tenu de façon ininterrompue et alternativement entre les deux capitales, avec pratiquement des agendas spécifiques. En août 2004, « la Grande commission mixte est tenue à Kinshasa », lit-on sur cette note. Celle-ci précise à ce sujet que « quatre commissions sectorielles étaient mises en place avec (…) » un mandat précis. Celui « (…) d’évaluer le progrès dans la mise en œuvre des engagements formulés entre la Rsa et la Rdc dans (…) domaines (…) » variés. D’évaluation en évaluation, l’heure est probablement au bilan.